Mini-sommet de Goma, si la RDC était respectée par ses voisins à la moindre invitation tout le monde viendrait (Prof Mughanda)

Initialement prévu le 20 septembre 2020 à Goma, le mini-sommet convoqué par le président de la République Félix Tshisekedi avec les chefs d’État des pays voisins de la RDC, se tiendra finalement par vidéoconférence dans les tout prochains jours, a annoncé jeudi la ministre des affaires étrangères, Marie Tumba Nzeza. 

Dans son communiqué, la cheffe de la diplomatie congolaise n’a pas avancé les raisons qui ont conduit à la levée de cette option. Cependant, le Professeur Muhindo Mughanda, spécialiste des questions internationales,  estime que le refus des voisins de la RDC à effectuer le déplacement pour Goma est une preuve que ces derniers n’ont pas la juste considération du Congo.

« C’est l’équilibre de la puissance des Etats qui détermine qui peut inviter qui. Si la RDC était respectée par ses voisins à la moindre invitation tout le monde viendrait », explique le Professeur Mughanda.

Pour le chercheur, les Etats  des Grands Lacs, étant en conflits les uns contre les autres, le choix de Goma n’était pas bien indiqué pour la  sécurité de certains convives, tel que le Président Ougandais,   du fait que la capitale du Nord-Kivu est proche du Rwanda. 

«  Ceux qui ont le degré de conflictualité un peu plus bas à savoir l’Angola, le Burundi, l’Ouganda peuvent se dire ces deux là ; ndlr la RDC et le Rwanda ; ils nous invitent dans une ville qu’ils contrôle alors qu’ils sont les plus problématiques de nous tous. En fait Goma et Gisenyi, c’est presqu’une même ville », explique le Professeur Mughanda         .

Pour le Professeur Mughanda, les pratiques diplomatiques démontrent que ce sont les Etas puissants qui reçoivent les  autres et non le contraire. Pour rappel, les États africains invités à ce mini-sommet de Goma  sont le Rwanda, l’Angola, le Burundi et l’Ouganda. Les chefs d’États de ces pays avec le président Tshisekedi, devraient se pencher notamment sur la situation sécuritaire, la Covid-19 et les échanges commerciaux dans la sous-région.

Georges Kisando Sokomeka