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Nord-Kivu : « Standardiser le traitement du café et du cacao pour espérer une bonne rémunération sur le marché international » (Ivan Godfroid, Dir Régional Rikolto)

Nord-Kivu : « Standardiser le traitement du café et du cacao pour espérer une bonne rémunération sur le marché international » (Ivan Godfroid, Dir Régional Rikolto)

Le café et le cacao congolais ont un énorme potentiel rémunérateur vu leurs qualités naturelles. Néanmoins, ils font face à des sérieux défis. Les problèmes sécuritaires dans la région et la politique agricole du pays favorisent l’exportation frauduleuse de ces produits. Un autre réel défi reste la standardisation de la  production pour répondre aux normes internationales. Tel est le combat de Rikolto, une fondation à utilité publique, qui accompagne les paysans producteurs de différentes filières porteuses.

Il y a 30 ans la RD Congo exportait environs 120 milles tonnes de café l’an. Un volume qui représentait 2% du marché mondial. Aujourd’hui, elle exporte en peine 11milles  tonnes représentant ; moins de 0.2 %.

 Pourtant la nature est favorable au café souligne Ivan Godfroid : «  L’Est du Congo a la chance d’avoir une combinaison de plusieurs facteurs qui font du café un produit  extraordinaire.  C’est-à-dire la composition du sol, combinée avec l’altitude de là où pousse le café et la latitude sur le globe ainsi que  l’utilisation des variétés bien adaptées à la région. Cette combinaison permettrait de produire un café d’origine », explique Ivan Godfroy.

Il y a Six ans, la RD Congo n’exportait que 6 milles tonnes. Un travail se fait  pour que la production congolaise regagne sa place sur le marché international. Pour y arriver il faut une production de qualité qui répond  aux standards internationaux affirme Ivan Godefroid, directeur régional de Rikolto.

« La qualité commence dans le champ. Si vous ne faites rien pour la fertilité du sol, la taille, vous aurez une production basse et de mauvaise qualité. Et ça sera difficile de récupérer cette qualité dans le processus du traitement.  Les nouvelles générations de caféiculteurs doivent apprendre auprès des anciens les méthodes qu’ils utilisaient pour entretenir leurs champs. Ils ont abandonné puisque la rémunération de leurs efforts ne suivait pas mais aujourd’hui que la perspective de la rémunération est là, on doit soigner les champs », insiste-t-il. Avant d’ajouter qu’au final, la qualité doit se prouver dans la tasse.

 On doit ainsi respecter le protocole très précis du traitement du café Fully washed. Ensuite on envoie des échantillons de pre-embarquement à l’acheteur. Si à l’arrivée la qualité est conforme, le paiement suit automatiquement.

Aujourd’hui, environs 250 milles familles vivent de la production du café à l’Est de la RD Congo.  Et il serait temps de rendre ces produits assez rémunérateurs. Objectif que certains jeunes ont compris car ils sont maintenant membres actifs des coopératives des producteurs de café tout comme de cacao.

Le cacao a fait une percée exceptionnelle. Elle est passée d’une exportation de 600 kg l’an  à 40 milles tonnes l’an en 15 ans.  Elle s’est révélée comme une alternative quand le café arabica a été décimé par la trachéomychose il y a 15 ans.

Hervé Mukulu

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