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Butembo/12 têtes de Cripps : face à ces glissements de terre un expert en gestion des catastrophes propose la désorientation des eaux de ruissellement et les SIG

La ville de Butembo a au moins 12 têtes de Cripps. C’est-à-dire des endroits où s’effectue un glissement de terre lent mais inévitable comme à Vutsundo où on compte une cinquantaine des parcelles emportées. L’aménagement de terrain aidé par une cartographie du milieu devrait prévenir ces genres des phénomènes souligne le Professeur Sahani Walere. Mais pour l’instant la solution immédiate par la canalisation des eaux de pluie pour qu’elles n’atteignent les vallées des zones dangereuses est recommandée.

Professeur Sahani Walere, expert en gestion explique que la première cause est l’activité sismique dans la région qui entraine des glissements des terrains. Ce glissement est plus prononcé dans un fond de vallée, autour de la naissance d’un ruisseau. Un endroit qui recueille de plus en plus d’eau suite à l’activité humaine. Cette eau qui s’infiltre dans les fissures et entraine l’affaissement de couches du sol explique-t-il.

« Avec des fissures dans le sol, il s’ajoute le problème des eaux de ruissellement qui percolent entre  la surface imperméable, un accuitare de la même roche qui était en train de s’altérer  et la couche meuble qui surplombent cette couche solide. L’argile à l’interstice  de ces deux couches est emportée par les eaux. Ainsi il se crée un vide qui doit être comblé par la terre qui s’affaisse. Des glissements de terre s’en suivent », explique l’expert Sahani Walere.

Les habitants autours de cette tête d’érosion n’ont pas d’autre choix que de se déplacer. Mais comme il est difficile de déplacer tout un quartier, il faut désorienter les eaux de ruissellement.

« Ce phénomène s’appelle Cripps. Il s’agit d’un glissement lent, inévitable mais qui ne trompe pas mais qui témoigne d’une masse de terre qui est en mouvement. Si on continue à ramener les eaux par les routes vers ces têtes là on risque de se réveiller un jour et il n’y a plus de maisons. C’est pourquoi il faut dévier les eaux de ruissèlement. », ajoute l’expert. 

Le directeur du cabinet Génie Conseil en Aménagement du Territoire et Gestion de Risques Naturels informe qu’il réalise une cartographie de la ville de Butembo qui répertorie les risques naturels. Ce qui permettrait d’éviter ces genres d’aménagement à risque dans le futur. Malheureusement, ce projet se bute à un manque des fonds.

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HERVE MUKULU

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