×

Beni : « A propos des disparus, les familles victimes (dont le diocèse de Butembo-Beni) peuvent saisir les instances internationales en vue d’une réparation » (Me Ndekeninge, Colibri Asbl)

Beni : « A propos des disparus, les familles victimes (dont le diocèse de Butembo-Beni) peuvent saisir les instances internationales en vue d’une réparation » (Me Ndekeninge, Colibri Asbl)

L’Evêque du diocèse de Butembo-Beni s’inquiète à propos de l’existence ou la mort de ses cinq prêtres, enlevés à 2012 et 2017 notamment. Interrogé à l’occasion de la journée internationale du droit à la vérité, Maitre Richard Ndekeninge, spécialiste des droits de l’homme encourage le diocèse et d’autres victimes à porter plainte, la culture du silence devant les violations des droits de l’homme devrait cesser insiste Me Ndekeninge, coordonnateur de Colibri RDC ASBL. 

Dans l’une de ses dernières interventions à propos des prêtres enlevés dans son diocèse, Monseigneur Sikuli Melchisédech ne cache pas son inquiétude face au silence des services étatiques sensés dire la vérité sur cette question. ‘‘ Nous n’allons pas oublier nos confrères, le Père Edmond, le Père Anselme et le Père Jean-Pierre de Mbau. Tout comme les abbés Charles et Jean-Pierre de Bunyuka. Ils étaient en plein exercice de leurs fonctions. Ce sont des martyrs. Pour quelle raison les a-t-on amenés ? C’est peut-être parce qu’ils gênent certains qui ne confessent pas la religion chrétienne.   Qui sait où ils sont ? s’ils sont morts ils intercèdent pour nous.’’

Pour Maitre Richard Ndekeninge, en vertu de ses obligations internationales, l’Etat doit ouvrir des enquêtes sérieuses et en donner des résultats aux familles et communautés des victimes. C’est aussi cela le droit à la vérité auquel elles ont droit. ‘‘ On ne voit pas la pression de l’Etat congolais pour que ces personnes soient retrouvées et que des enquêtes soient menées pour établir des responsabilités. Et que s’il y a des personnes qui sont décédées, qu’on le communique à leurs familles. L’Etat doit, en vertu de ses obligations internationales, ouvrir sans attendre des enquêtes, et fixer les familles. Il n’y a pas un gros effort du gouvernement congolais allant dans ce sens. C’est cela le droit à la vérité. L’Etat congolais dans la garantie de ce droit est largement défaillant.’’

Me Ndekeninge qui est aussi enseignant à l’UCG encourage toutes les familles des victimes à porter plainte devant les instances nationales ou internationales en vue de faire valoir leur droit.

Le droit à la vérité est souvent invoqué dans le contexte de violations flagrantes des droits de l’homme et de violations graves du droit humanitaire. En cas d’exécutions sommaires, de disparitions forcées ou non, d’enlèvements d’enfants, de tortures, les victimes ou leurs proches exigent de savoir ce qui s’est passé. Le droit à la vérité signifie le droit de connaître la vérité absolue et complète quant aux événements qui ont eu lieu, aux circonstances spécifiques qui les ont entourés, et aux individus qui y ont participé, y compris les circonstances dans lesquelles les violations ont été commises et les raisons qui les ont motivées.

Ainsi les victimes des violations graves des droits de l’homme en général et le diocèse de Butembo-Beni en particulier peuvent saisir les instances internationales de protection des droits de l’homme à propos notamment des enlèvements ou disparitions forcées des civils dans le territoire de Beni souligne cet expert.

HERVE MUKULU

Share this content:

Vous avez peut-être manqué