22 ans de la CPI, c’est un déshonneur pour la RD Congo d’avoir le record des personnes poursuivies par cette juridiction. (Me Ndekeninge/ONGDH Colibri)

C’est un déshonneur pour la République Démocratique du Congo d’avoir le record des personnes poursuivies par la Cour Pénale Internationale CPI. Propos de Maitre Richard Ndekeninge, spécialiste en droit international de droits de l’homme et enseignant à l’Université Catholique du Graben à Butembo.

 C’est à l’occasion le 17 juillet de la journée mondiale de la justice pénale internationale et qui est cette année le 22ième anniversaire de  la création de la CPI. ‘‘La justice pénale internationale a été en mesure de condamner plusieurs auteurs des crimes graves qui vraisemblablement n’auraient jamais été poursuivis’’ mentionne d’entrée de jeu le Chef de Travaux Ndekeninge.

 Parlant spécifiquement de la RDC, Richard Ndekeninge indique que ‘‘le fait pour la CPI de poursuivre les auteurs des crimes graves commis sur le territoire congolais est un discrédit pour la justice congolaise incapable de faire justice pour les victimes des crimes internationaux.’’

D’autre part, une certaine opinion en veut à la CPI, fustigeant son acharnement sur les pays Africains. L’internationaliste explique que ce sont pourtant les Etats Africains eux-mêmes, dans la plupart des cas qui ont demandé des enquêtes de cette juridiction internationale.

‘‘ Généralement, les systèmes judiciaires des pays développés sont suffisamment équipés et suffisamment forts pour mener des enquêtes de haut niveau qu’exigent les standards des crimes internationaux. Ce qui justifie-en tout cas en partie- que la CPI n’ait poursuivi que des ressortissants des pays moins développés, africains surtout. Encore que, les différentes situations sur lesquelles la CPI a menée des poursuites, ce sont les Etats africains eux-mêmes qui ont transféré ces situations devant la CPI. On ne peut pas nous-mêmes demandé que la CPI enquête chez nous et nous plaindre ensuite qu’elle s’acharne sur nous.’’

Me Ndekeninge qui est aussi coordonnateur de l’ONG de défense des droits humains Colibri ASBL demande aux Etats Africains, la RDC en tête, de renforcer l’indépendance et la capacité de leurs juridictions nationales avant de critiquer la CPI qui a poursuivi des personnes qui, autrement resteraient impunis.

Emma Kateri