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Butembo : florissant à Butembo vers les années 70 et 80, le théâtre est aujourd’hui l’enfant pauvre de la société (Karongo Pantaléon)

Butembo : florissant à Butembo vers les années 70 et 80, le théâtre est aujourd’hui l’enfant pauvre de la société (Karongo Pantaléon)

Les faiblesses actuelles du système éducatif congolais, le manque de mécène et la loi du moindre effort tuent à petit feu le théâtre dans notre milieu. C’est ce qu’a dit Karongo Pantaléon, chercheur en didactique et en littérature, dramaturge et ancien acteur de théâtre. C’est à l’occasion le samedi 27 mars 2021, de la journée mondiale du théâtre. Le chef de travaux Karongo fait une autopsie de ce qu’est devenu le théâtre à Butembo.

Florissant à Butembo vers les années 70 et 80, le théâtre est aujourd’hui l’enfant pauvre de la société actuelle. Pourtant, rappelle le chef de travaux Karongo, le théâtre nourri l’esprit, fait renaitre l’espoir lorsque tout est noir et peut être un élément déclencheur d’une révolution positive dans nos sociétés. Quasi absent aujourd’hui, le théâtre souffre principalement de l’obsolescence de notre système éducatif et de l’absence de mécénat estime le CT Karongo Pantaléon.

‘‘ Le premier mécène devrait être l’Etat. Quelqu’un d’autre qui est un entrepreneur culturel peut être mécène. Mais est ce qu’il y en a un seul à Butembo ? et les enseignants de français qui le faisaient dans le temps ne le peuvent plus, faute de traitement inadéquat. Comment voulez-vous qu’un enseignant qui quitte l’école et veut aller dans son champ parce qu’il est payé en monnaie de singe encadre en même temps les élèves dans le cadre du théâtre ?’’

Du côté de la jeunesse, Karongo Pantaléon fustige l’amour de la loi du moindre effort. Très peu de jeunes aiment ce qui peut les amener à réfléchir fustige-t-il. ‘‘ Les jeunes n’ont pas besoin de ce qui leur demande un effort intellectuel. La loi du moindre effort règne. Or le théâtre pour le faire il a besoin de mémorisation et pour le suivre, de concentration.’’

En ce qui est du remède, Karongo Pantaléon estime qu’au-delà du redressement du système éducatif, de la création des mécènes, il faut créer chez les jeunes des compétitions qui visent à les amener à aimer ce qui cultive leurs esprits.

Karongo Pantaléon plaide aussi pour l’accessibilité des salles de théâtre existantes en ville de Butembo : Flambeau, Kambali, Malkia et autres. 

Emma Kateri

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