Sécurité

Nord-Kivu/Marches anti-MONUSCO : même si elle ne part pas, la Monusco pourrait s’engager davantage (P. Kasolene)

Si la série des journées villes organisées par des mouvements citoyens et des associations n’arrive pas à faire partir la Monusco, elle pourrait au moins obtenir d’elle un engagement un peu plus sérieux de la Monusco. Propos de Monsieur l’abbé Patrick Kasolene, politologue ayant fait son travail sur l’action des groupes de pressions qu’on appelle aussi les mouvements sociaux.

Monsieur l’abbé Patrick Kasolene pense que les revendications des manifestants sont légitimes au regard des massacres des civils à Beni. Patrick Kasolene répond aussi à ceux qui pensent que la cible devrait être le gouvernement congolais et non la Monusco. Notre gouvernement étant généralement sourd, il n’y a pas d’inconvénient à s’adresser à son partenaire la Monusco. L’essentiel est qu’on ait la possibilité d’entrer le message dans la boite noire. On pourra en sortir avec un engagement un peu plus sérieux de la Monusco espère Patrick Kasolene.

‘‘Ces groupes de pression devraient rencontrer des gens ouverts à leurs revendications. On sait qu’ils déplorent l’insuffisance de résultats de la Monusco dans sa mission de protéger les civils notamment. C’est vrai, dire que la Monusco va partir, ça ne sera pas peut être sous ce format. Mais on peut se permettre d’espérer que derrière ces manifestations il y aura quelque chose qui se produira : un engagement un peu plus sérieux de la Monusco’’ croit Patrick Kasolene.

Par ailleurs, ces moments devraient requérir la solidarité de toute la population et l’unité des groupes de pression dans l’action commune. ‘‘Malheureusement, les groupes de pression se font concurrence et se satisfont parfois d’avoir réussi à paralyser les activités’’ note Patrick Kasolene.

Aussi, fait-il remarquer, il est étonnant que le gouverneur réagisse à partir de son bureau sans venir voir sa population qui vient de passer une semaine sans travailler. ‘‘Le gouverneur devrait venir, parler à sa population, expliquer la situation, rencontrer diverses couches de la population, annoncer des enquêtes en rapport avec les violences policières ayant conduit à la mort certains manifestants,il devrait au besoin présenter un nouveau plan ou une nouvelle approche pour contrer l’insécurité, et c’est de cette manière que le peuple se sentirait gouverné.’’Il fustige l’insensibilité du gouvernement congolais qui devrait déjà se prononcer sur le ras le bol de la population de l’Est de la RDC exprimé une semaine durant.

Emmanuel KATERI

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