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Tueries à Beni-Ituri : des civils peuvent se procurer des outils non interdits par la loi pour se défendre (Me Sekera)

Tueries à Beni-Ituri : des civils peuvent se procurer des outils non interdits par la loi pour se défendre (Me Sekera)

Les tueries des civils à Beni au Nord Kivu et en territoire d’Irumu en Ituri datent de sept ans en dépit des différentes opérations militaires menées par l’armée et les casques bleu contre les instigateurs identifiés aux combattants de l’Alliance des Forces et Alliées, ADF.

Le dernier comptage d’Août  2021 par le journal Rafiki,  engagé dans la documentation de ces crimes, faisait état de 4 220 personnes hachées ou machetées. Face aux résultats mitigés de l’état de siège instauré au Nord-Kivu et en Ituri depuis le 06 mai 2021, des voix privilégiant l’autodéfense comme moyen de légitime défense ne cessent de   s’élever.

 

Maître Sekera Kivasuvwamo, acteur politique et militant de la lutte non violente, définit la non violence sur deux sphères. Il évoque  la non violence passive, synonyme de lâcheté  et la non violence active qui n’est pas incompatible avec la légitime défense. Dans le contexte des tueries de Beni, les populations civiles, face aux tueurs, ne peuvent pas croiser les bras. Ils ont le droit de se défendre.

« Pour moi, je l’assume, la légitime défense n’est pas contraire à la non violence active. Elle n’est pas non plus  contraire à la loi. Vous êtes dans une situation de légitime défense lorsque vous êtes en face d’une agression qui est injuste ça c’est de un,  de deux,  vous n’avez pas d’autres choix que de repousser la violence par la force ou par la violence pour éviter un mal plus grand.  En ce qui est de Beni vous êtes en face de quelqu’un qui vient vous tuer. Si vous ne vous défendez pas  il va vous tuer. L’armée va venir une heure après vous serez déjà mort. Or il ne faut pas faire le jeu de l’ennemi en se laissant mourir. Autant mieux mourir entrain de  se défendre », explique Me Sekera.

Il souligne tout de même que la légitime défense n’est pas aveugle, il s’agit d’une action de force bien contrôlée, proportionnelle à la menace.

« Dans le contexte comme celui de Beni vous savez qu’à tout moment l’ennemi peut venir vous tuer, vous pouvez avoir une machette dans votre maison,  quelque chose que la loi autorise. La loi n’autorise pas la détention des armes par les personnes qui ne sont  pas des  militaires ou  assimilées aux militaires. Mais curieusement ces gens viennent avec des armes », ajoute-il.

Pour  éviter que les civils ne tombent dans l’infraction de détention illégale d’armes, Me Sekera fait savoir qu’il revient aux élus du peuple de voter une loi autorisant le port d’armes dans les régions sous état de siège.

Georges Kisando Sokomeka

 

 

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