Beni-Assassinat d’Abdalatif Mbatanguli : sous le choc, la famille est très réservée de commenter

La chefferie de Bashu est sous le choc après le double assassinat du notable Abdalatif Mbatanguli, ancien chef ad-intérim de cette chefferie et de son épouse. Ils ont été tués à la machette, la nuit de mercredi à ce jeudi 21 juillet, à leur domicile à Bulambo, dans le groupement Isale-Bulambo par des personnes inconnues.

Alors que la police annonce l’ouverture d’une enquête, la famille du défunt et les autres membres de la notabilité restent réservés de commenter ce double assassinat.

C’est la désolation et la tristesse dans le chef de la famille d’Abdelatif Mbatanguli, père de plus de 70 enfants et époux  de plusieurs dizaines de femmes. Dans une famille déchirée par de nombreux conflits de pouvoir coutumier, Abdelatif Mbatanguli, lui, plus de 90 ans d’âge, s’était déjà mis hors du cercle du pouvoir, a-t-on appris dans le milieu de la famille.  A l’instar de son fils Aboubacar Paluku Beau Gars, un de ceux qui lui étaient très proches,  personne ne sait dire exactement ce qui peut avoir été à l’origine de cet assassinat.

« Je ne sais même pas imaginer ce qui peut avoir conduit à cet assassinat, j’ignore la motivation des assassins. Papa était bien avec tout le monde, catholiques ou musulmans, il approchait tout le monde sans discrimination. Il n’était même plus intéressé par ces histoires de pouvoir coutumier, il avait déjà tout laissé au fils de son cousin. Il ne se contentait que des honneurs comme Père du Mwami », témoigne Aboubacar Paluku.

Au sein de la notabilité, on se réserve de trop commenter cette mort. Mais tout le monde s’accorde à dire que cela pourrait être en lien avec le conflit de pouvoir qui existe depuis plusieurs années dans cette chefferie.  C’est aussi ce que pense le commandant de la police locale. En attendant la poursuite des enquêtes, le commissaire Kitoko Boboliko Thierry, écarte la thèse ADF et Mai-Mai.

« D’après nos premières investigations, nous ne pouvons penser à d’autres suspects.  Comme il est devenu une habitude, quand quelqu’un est tué par arme blanche,  les gens se précipitent à dire que ce sont des ADF ou des Mai-Mai, mais ici les auteurs sont des gens de ce milieu. On ne sait pas dire précisément s’ils sont Mai-Mai ou non, on n’a pas encore toutes les précisions », affirme-t-il.

Le corps de Abdelatif Mbatanguli, abandonné sur son propre lit, était amputé de sa gorge. Celui de son épouse a été retrouvé à quelques 200 mètres du domicile où elle a été exécutée. Les auteurs de ce double assassinat ont emporté avec eux la gorge et le téléphone de l’infortuné. Ils auraient également fouillé sa valise et tous ses documents, sa carte d’électeur reste, jusqu’à maintenant, introuvable.

Jackson SIVULYAMWENGE