Beni/Attaque ADF à Maboya : les autorités appelées à accepter leur échec et recourir à la population

Les autorités civiles et militaires du pays sont appelées à accepter qu’elles ont échoué et faire recours à la population. Appel lancé ce samedi 22 octobre par Rose Tuombeyane, militante pour la paix et coordonnatrice de la Dynamique de femmes pour la bonne gouvernance, DYFEGOU. Elle l’a dit en réaction au récent massacre des civils attribué aux rebelles ougandais ADF à Maboya, agglomération située à près de 25 Km au nord de Butembo en chefferie de Bashu, territoire de Beni.

« Ce qui s’est passé à Maboya illustre l’incompétence de nos services de sécurité et même des autorités à mettre fin au phénomène massacres des civils », déclare la militante Rose Tuombeyane dans une interview au sortir de la messe en mémoire de la Sœur Sylvie Kavuke, médecin traitant tuée lors de l’attaque mené par des rebelles ADF contre le centre de santé Reine de la paix de Maboya. A ce stade, estime la militante, les autorités devront accepter qu’elles ont échoué et faire recours à la population.

« Personnellement, je crois que c’est possible de le demander à la population de façon claire, surtout aux autorités de dire : voilà, essayez d’être vigilant et aidez-nous. Je crois que c’est possible parce qu’il y a des jeunes qui sont prêts et qui sont déterminés à défendre notre pays parce qu’il s’agit d’une guerre d’occupation » affirme Rose Tuombeyane.

Et d’ajouter, « nous sommes arrivés au moment où nous devons nous dire que chacun détienne une chose dans sa maison ; une chose qu’il peut utiliser lorsque l’ennemi arrive », poursuit la militante faisant remarquer que la population est prête mais  empêchée de se défendre par les autorités.

«La population comprend bien son sort, mais ce sont les autorités de l’état de siège qui se disent que non les gens ne doivent pas se retrouver à l’extérieur à partir de 21 heures, et vous comprenez que l’ennemi vient la nuit. Donc, ce sont elles qui essaient de décourager les gens parce que plusieurs arrestations sont enregistrées et sont documentées lorsque les gens essaient de se balader la nuit, ils sont arrêtés. Je crois que nous devons même briser la peur et nous devons être solidaire parce que, comme vous le dites là, nous avons aussi une part de responsabilité,  nous ne devons pas chaque fois le dire seulement au micro  ou sur les médias », avoue-t-elle.    

Et pour passer de la parole à l’acte, la DYFEGOU annonce pour bientôt une marche de démonstration à travers la ville pour montrer à la population comment elle peut se défendre.

Jackson SIVULYAMWENGE