A cause de l’insécurité en territoire de Beni, plusieurs écoles ont cessé de fonctionner. Parmi celles qui sont encore fonctionnelles, un petit nombre d’écoles seulement sont restées sur leurs sites habituels, d’autres ont tout simplement déménagé pour fonctionner parfois sous des arbres. Une situation qui impacte la formation et la santé des yeux des élèves.
Après des incursions répétitives des rebelles ADF à Mamove, un village situé à l’Ouest de la cité d’Oicha chef-lieu du territoire de Beni, le directeur de l’EP Mataba qui y fonctionnait, a décidé comme plusieurs autres responsables d’établissements scolaires, de quitter le milieu pour mettre à l’abri élèves et enseignants de son école.
Gustave Muhindo indique qu’une fois à Oicha, il n’avait pas d’autre choix que de faire fonctionner son école sous des arbres. ‘‘ C’est à cause des massacres des civils à Mamove. On s’était tous déplacés du village. Sans moyens, on ne pouvait pas faire autrement que de fonctionner sous un arbre ici à Oicha. Personne ne pouvait rentrer à Mamove à cause de l’insécurité.’’
Conséquence, les écoliers sont à la merci des intempéries. Les cours ne peuvent pas se poursuivre lorsqu’il pleut témoigne Monsieur Gustave Muhindo. ‘‘ Les cours sont régulièrement perturbés en cette période pluvieuse’’ ajoute-t-il. Par ailleurs, trois de ses classes fonctionnent dans une église à côté dans des conditions telle que le bruit ne peut être limité.
Fonctionner sous un arbre a des conséquences sur la santé des yeux des élèves et par ricochet sur l’application des élèves, a déjà remarqué cet enseignant rencontré dans cette classe qui fonctionne en plein air. ‘‘Les enfants ne sont pas appliqués. Plusieurs d’entre eux ont déjà des maux d’yeux. Les rayons du soleil piquent leurs cahiers blancs, ils regardent le tableau avec des écrits en blanc, et ils sont dérangés par le soleil.’’
Cette autre école d’Oicha, l’EP Mabasele accueille aujourd’hui dans ses enceintes trois autres écoles venues des villages insécures. Les élèves sont entassés dans des salles de classe, car au lieu de 3, c’est entre 6 et 8 enfants qui s’entassent sur un banc. Le Directeur Muhindo
Malyabwana de l’EP Kukutana, une des trois écoles accueillies à l’EP Mabasele se rappelle que son école située à Kukutana avait été vandalisée, le village pillé et certains habitants tués, obligeant les rescapés à vider le village. ‘‘ Dans mon école, à Kukutana, on a pillé tout, et l’école n’a plus rien. Nous fonctionnons ici avec trois autres établissements. Ce qui n’est pas facile pour les élèves entassés dans des salles de classes.’’
Les responsables d’écoles contactés demandent l’implication de l’Etat pour améliorer les conditions sécuritaires et sociales des élèves et enseignants.
Emmanuel Kateri
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