L’annonce de la rentrée scolaire pour lundi 22 février n’est pas forcément une bonne nouvelle pour les déplacés habitants les salles de classe dans les écoles d’Oicha en territoire de Beni dans le Nord Kivu. Les déplacés sidérés par cette situation demandent que le gouvernement construise d’autres camps des déplacés. Les déplacés invitent par ailleurs le président de la république à venir s’enquérir de la situation de Beni où sévissent des tueries des civils.
La rentrée de classe est synonyme pour les déplacés de guerre vivant dans les écoles en territoire de Beni de se lever tôt chaque matin, enlever leurs effets de ces salles et les mettre dehors à la merci des intempéries, arranger et balayer les salles. Action contraire l’après-midi, enlever tous les bancs, les mettre dehors et remettre habits et literie dans les salles. Madame Telesi Miriam, une femme pygmée du comité des déplacés vivant à l’Ecole primaire Mwangaza à Oicha raconte leur calvaire.
‘‘Nous manquons de tout. Ce lundi ce sera la rentrée de classe. Notre calvaire sera multiplié par deux car nous serons obligés de vider les salles de classes et de mettre tous nos biens dehors. Ici, c’est l’élève qui est le roi. S’il pleut pendant les heures de cours nos biens, ustensiles, habits et literie sont mouillés. Notre malheur est quotidien car personne de nos dirigeants ne veut mettre fin à la guerre.’’
Les déplacés veulent quitter les écoles pour les camps aménagés pour eux indique cette autre femme pygmée rencontrée dans le même camp.
‘‘Qu’on nous construise un camp. Nous n’avons pas envie de rester à l’école.’’
Les déplacés veulent voir en face le président de la république. Ils ont une demande à fleur de lèvre : le retour de la paix.
‘‘Le président de la république ne veut pas venir nous voir ici. Nous apprenons qu’il s’appelle Tshisekedi. C’est ici où il y a des gens qui ont plus besoin de le voir. Je veux le rencontrer face en face. Et lui demander de mettre fin à la guerre.’’
Les cours commencent lundi 20 février 2021, mais en territoire de Beni où se sont intensifié les massacres depuis quelques semaines, rien ne rassure du retour de tous les élèves, certains ont en effet été victimes d’odieux massacres, certains autres ont vu leurs parents tués ou enlevés, d’autres encore réduits en déplacés de guerre.
EMMANUEL KATERI
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