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Beni : les cas de violences sexuelles s’arrangent à l’amiable et ceux qui s’y opposent sont menacés à Kyondo

Beni : les cas de violences sexuelles s’arrangent à l’amiable et ceux qui s’y opposent sont menacés à Kyondo

Les acteurs locaux qui dénoncent les arrangements à l’amiable dans des dossiers de violences sexuelles à l’égard de la femme font l’objet des menaces de la part des autorités locales à Kyondo, dans la chefferie de Bashu en territoire de Beni au Nord-Kivu. Une dizaine des hommes et femmes responsables des organisations de la société civile de cette commune rurale qui accompagnent les victimes ont fait cette dénonciation dimanche 20 juin 2022, en marge de la journée mondiale pour l’élimination des violences à l’égard de la femme en temps des conflits armés.

Les Menaces et intimidations à l’endroit des responsables des organisations impliquées dans la lutte contre les violences sexuelles se sont accentuées en commune de Kyondo. Après avoir dénoncé les arrangements à l’amiable entre familles des bourreaux et des victimes, ces acteurs locaux font objet d’une véritable chasse à l’homme, déplore Justin Muhindo Mbugha, président de la société civile locale.

« Les menaces des communautés ainsi que des agents de l’état sont parmi les principales difficultés que nous éprouvons lorsque nous accompagnons les survivants des violences sexuelles. Très souvent, il y a des arrangements à l’amiable qui sont à la base de la persistance des violences sexuelles dans la communauté et qui nous ramènent toujours à la case de départ dans la lutte que nous sommes en train de mener », déplore Justin Muhindo Mbugha, président de la société civile de Kyondo.

Les arrangements entre familles des bourreaux et des victimes sont parfois facilités par les responsables de la police et des autorités administratives locales en échange de l’argent, ajoute Kahindo Mafikiri Micheline, femme leader et membre des organisations féminines locales œuvrant en commune de Kyondo.

« Ce sont les agents de la police qui sont auteurs des arrangements. Ils font ça en échange de l’argent. Et je conseille à mes collègues de la société civile : n’osez pas vous rapprocher des lieux où se font des arrangements à l’amiable », prévient-elle.

Contacté à ce sujet, le commandant de la police en commune de Kyondo dit ne pas être concerné par cette dénonciation. Il demande aux dénonciateurs de citer nommément les personnes impliquées.

 

Instituée depuis 2015 par les Nations unies, la journée mondiale pour l’élimination des violences à l’égard de la femme en temps des conflits offre une occasion, non seulement de sensibiliser contre ce fléau, mais aussi et surtout de rendre hommage à tous les acteurs et partenaires, étatiques et non étatiques, qui militent pour la lutte contre les violences sexuelles en temps des conflits.

Jackson SIVULYAMWENGE  

 

 

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