Beni-Mbau : 12 ans après l’enlèvement de ses trois prêtres, l’Eglise Catholique est le symbole de la résistance

Douze ans après l’enlèvement de trois prêtres assomptionnistes de la paroisse Notre Dame de Pauvres de Mbau dans le diocèse de Butembo, la société civile du secteur de Beni-Mbau salue la résistance dont fait montre l’église catholique, sans laquelle la localité de Mbau serait déjà complètement vidée de sa population. 

 

S’exprimant samedi 19 octobre dernier devant de nombreux fidèles chrétiens catholiques lors de la messe dite en mémoire de ces trois prêtres, kidnappés le 19 octobre 2012, le président de la société civile du secteur de Beni-Mbau, Georges Kivaya, a témoigné de la résistance et de la détermination de l’Eglise Catholique dans cette partie du territoire de Beni. Il en veut pour preuve l’arrivée d’autres prêtres envoyés dans cette paroisse après l’enlèvement de leurs collègues, les Pères Anselme Wasukundi, Edmond Kisughu et Jean-Pierre Ndulani, tous missionnaires de la congrégation des Augustins de l’Assomption. C’est la preuve que l’église n’a pas cédé au découragement ; elle est restée aux côtés de la population, s’est-il réjoui.

Ces prêtres sont considérés comme des soldats tombés sur les champs de bataille. Ils ont été trouvés à l’église.

« Nous continuons aussi à remercier les dirigeants de l’église. Quand les prêtres ont été enlevés, nous avons eu peur et nous nous sommes même déplacés. Mais aujourd’hui, nous sommes encore visibles à Mbau. Déterminés, vous nous avez envoyés d’autres prêtres et il nous faut la résistance pour nous faire voir qu’il y a un Dieu pour qui les prêtres travaillent et nous éloigner de la peur. Ainsi, tout continue, nous disons maintenant que nous sommes victorieux », a-t-il affirmé.

Ainsi, les forces vives de Mbau se réjouissent de constater que la vie est encore là, et que l’église vit aussi, cela en dépit de la persistance de l’insécurité dans la zone.

« C’est une question de tristesse, oui, mais aussi de joie. Ceux qui avaient enlevé les prêtres nous ont bien sûr blessés et ont pensé que cette église n’aura plus de gens, car quand les bergers sont emportés, les troupeaux se dispersent et se perdent. Maintenant, leur honte est de constater que depuis l’enlèvement des prêtres et de certains chrétiens, les fidèles sont toujours là », ajoute Georges Kivaya.

Pour rappel, lors d’une incursion d’hommes armés au couvent des prêtres de la paroisse de Mbau la nuit du 19 octobre 2012, trois prêtres qui y étaient ont été enlevés puis conduits en brousse. Jusqu’à présent, il n’y a officiellement aucune nouvelle sur leur situation. Cet enlèvement a toujours été attribué aux rebelles de l’ADF, encore présents dans plusieurs localités du territoire de Beni.

 

Victor Nganga et Jackson Sivulyamwenge 

 

 

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