Beni/Tueries dans l’espace Maboya-Kabasha, l’hypothèse d’un nouveau groupe armé

Les récentes attaques dirigées contre les localités de Maboya et Kabasha sur l’axe routier Butembo-Beni font l’objet de controverse sur l’identité des assaillants. Alors qu’une certaine opinion parle d’un nouveau groupe dans l’espace Maboya-Kabasha, le chercheur Nicaise Kibel-Bel Oka écrivain et journaliste congolais spécialiste des Grands Lacs et auteur du livre : l’Avènement du Jihad en RD Congo,  estime qu’il pourrait s’agir plutôt de représailles pour des alliances contre nature avec les groupes armés locaux.

Plusieurs hypothèses peuvent être émises, admet ce journaliste congolais. Mais la première qui est la plus plausible, il s’agirait bel et bien de l’œuvre des rebelles ougandais ADF qui sont en train d’étendre leur zone d’influence.

« Vous savez que les ADF/MTM travaillent avec certains groupes maï-maï qui sont leurs béquilles. Alors, dans l’alliance contre nature il y a de choses qui peuvent aller et d’autres qui ne peuvent pas aller. Et, pour montrer qu’ils sont forts, ils s’attaquent à la population qui jadis était épargnée. Donc, ça peut être de représailles pour des alliances qui n’ont pas marché avec les groupes armés locaux », analyse Nicaise Kibel-Bel Oka aussi directeur du Centre d’Etudes et Recherches Géopolitiques de l’Est du Congo.

Auteur de plusieurs publications sur l’expansion de l’alliance des forces démocratiques et alliés ADF dont la plus récentes : « L’État islamique en Afrique centrale : De l’ADF/MTM en RDC à Al Sunnah au Mozambique », parue en  mai 2022 aux éditions Scribes, Nicaise Kibel-Bel écarte l’hypothèse d’une nouvelle rébellion dans la région.

« Dans l’hypothèse d’un nouveau groupe armé, cette zone regorge beaucoup des groupes armés maï-maï je pourrais dire même mono-ethnique, il faut se poser de question de savoir où sont-ils lorsque les Nyantura ou les NDC peuvent venir là-bas », 

Jusque-là épargné, l’axe Butembo-Beni est devenu la  nouvelle cible des rebelles ougandais ADF. Deux localités ont été attaquées à l’espace de trois semaines causant la mort à 11 civils et de nombreux portés disparus. Dans leur mode opératoire, les rebelles incendient les maisons d’habitation, les formations sanitaires et les véhicules de particulier.

Jackson SIVULYAMWENGE