Beni : un enseignant de Butuhe arrêté devant ses élèves par 2 policiers et 3 militaires

La situation était tendue ce mardi 11 octobre 2022 dans plusieurs écoles de Butuhe, agglomération située à près de 7Km au Nord-Ouest de Butembo en groupement Malio, territoire de Beni. A la base, des coups de feu entendus à la suite de l’arrestation d’un enseignant en pleine dispensation de cours à l’école primaire Butuhe par 2 policiers qui seraient venus de Maboya dans le même groupement appuyés par trois militaires FARDC basés à Butuhe.

 C’est aux environs de 11 heures que les cinq éléments armés ont monté  leur assaut dans cette école primaire située en plein cœur de Butuhe. Ils ont fait incursion dans la salle de classe où se trouvait l’enseignant Paluku Kideghu Elias et commencé à le gifler en présence de ses écoliers, rapportent plusieurs témoins. Opposés à son arrestation, les écoliers ont commencé à crier pour alerter leurs collègues des autres écoles obligeant ces hommes armés à crépiter une balle à l’air pour réussir leur coup.

 Joint au téléphone par la Voix de l’UCG, le président de la société civile du groupement Malio Me Maombi Kahongya confirme le fait qui, selon lui, a été  à la base de la paralysie des activités scolaires et a semé la psychose dans le chef de la population de la place. 

« Comme il était en train d’enseigner, ils voulaient le faire sortir de force de sa classe. Et quand les écoliers ont pu réagir en voulant savoir pourquoi on veut arrêter leur enseignant, les militaires ont directement commencé à le tabasser devant ses écoliers et dans la même circonstance, ils ont crépité un coup de balle car déterminés à réaliser leur action dans l’enceinte de l’école primaire Butuhe. Du coup, d’autres écoliers ont commencé à fuir et c’était la paralysie totale parce que les gens ont cru que c’était encore une attaque contre l’agglomération de Butuhe », déplore-t-il.

Toujours d’après la société civile, l’enseignant Paluku Kideghu Elias serait opposé aux autres membres de sa famille autour du partage de l’héritage, ce qui aurait conduit à son arrestation. Occasion pour les forces vives d’appeler les autorités compétentes à se saisir de cette affaire et arrêter ces présumés semeurs de troubles et  les déférer devant la justice.

Contacté à ce sujet, le commandant du poste de la police de Maboya dit ne pas être au courant de cette situation. Il nie  avoir dépêché des policiers à Butuhe pour une quelconque mission.

Jackson SIVULYAMWENGE