Butembo-agripreunariat : Murusi Toussaint, ce médecin vétérinaire qui élève des poissons à domicile

Entrepreneur dans l’élevage domestique des poules depuis près de cinq ans,  Mumbere Murusi Toussaint,  médecin vétérinaire  ressortissant de l’Université Catholique du Graben, UCG Butembo au Nord-Kivu, expérimente un nouvel élevage, la pisciculture hors sol à domicile. En  des termes simples, il s’agit de   l’élevage des poissons dans des bacs aériens. Il a déjà défiguré sa propriété pour en faire un espace où il fait tourner son business   en plein centre-ville de Butembo en commune Kimemi, cellule Vukula.     En marge de la semaine de l’entreprenariat, La Voix de l’UCG l’a visité, il nous explique sa vision et ses défis.

Mumbere Murusi Toussaint a installé 9 bacs faits des planches et ciments. Ils sont placés à environ 2 mètres du sol. Ils sont chacun de m3.  Il explique le défi qu’il veut relever.

« D’abord il y a une insécurité accrue dans nos champs ; de deux au lieu de laisser inexploité  des espaces  dans la parcelle, on peut les mettre en valeur  pour gagner un peu d’argent. Et puis, c’est ridicule d’importer les alevins alors qu’on peut les produire ici », explique-t-il.

Le poisson, c’est l’eau. Pour répondre à ce défi d’une eau propre, monsieur Murusi Toussaint recycle l’eau en s’inspirant du corps humain explique-t-il.

« Les  filtres faits des tanks contenants les roches volcaniques et du sable, sont pris pour le rein, le foie et les poumons. Notre pompe là est considérée comme le cœur. Nous en avons deux. L’un qui fonctionne avec l’énergie solaire et l’autre avec l’énergie hydrométrique. De là l’eau est refoulé en hauteur. Et par gravitation l’eau propre va entrer en nouveau dans les étangs et le cycle va être continuel », ajoute-t-il.

L’avantage est non seulement qualitatif mais aussi financier souligne cet entrepreneur.

« Une partie oui pour la consommation domestique et une autre pour la vente. Comme avantage, la qualité du poisson sera bonne et le prix abordable. Et ça fait une bonne affaire car un bac contient environ 1500 poissons », ajoute-t-il.

Mumbere Murusi Toussaint se dit toujours disponible à partager son expérience avec les autres qui veulent apprendre. Personnellement, il fait face au défi du courant pour stabiliser la température de l’eau. Car l’équipement solaire n’est pas conséquent et le courant disponible est encore cher. Néanmoins, il précise que chacun investi avec le peu des moyens qu’il a.

HERVE MUKULU