Sécurité

Butembo : arrêter la grève sans solution ce serait un temps perdu (Population)

Malgré l’appel à la reprise des activités pour ce lundi 12 avril, rien n’a fonctionné en ville de Butembo. Jusqu’au début d’après-midi seuls quelques restaurants de fortune ont pu fonctionner. Commerçants et employés sont en grande majorité d’accord avec la poursuite des actions jusqu’au départ de la MONUSCO malgré la faim qui menaces plusieurs ménages maintenant.

Au huitième jour des journées de grèvepour réclamer la paix à Beni et le départ de la MONUSCO, tout le monde se dit au bout. On n’a plus rien à manger car on vit au taux du jour. Certains souffrent deux fois plus car ils hébergent des déplacés de guerre comme le témoigne cet habitant.

 « Ils ont dit qu’ils ont fait des assises et que tout devait reprendre ce lundi. Nous qui hébergeons les déplacés nous ne savons que faire. La ville. C’est notre champ quand on n’ouvre pas les activités commerciales et autres on se sait que faire. », se plaint un technicien mécanicien de l’aviation civile.

Néanmoins, la grande majorité reste d’accord qu’il faut aller jusqu’au bout. Si jamais on arrête de grever avant d’atteindre le but, celui de chasser la MONUSCO, ce serait une perte de temps clament les habitants que nous avons rencontré en train de se vanner le long du Boulevard Julien Paluku. Et si jamais la MONUSCO ne partait, il faudra au moins que les autorités du pays se prononcent sur cette question.

 « Il faut que la MONUSCO parte. Ils sont venus sécuriser le peuple mais on ne voit rien. Nos frères sont en train de mourir mais si on tue un d’eux tous les medias vont en parler. Si nous ouvrons, nous devenons des faibles. Il nous faut continuer avec la grève. », précise un chauffeur de benne. 

« Ne travaillons pas. Continuons avec la grève jusqu’à ce que la MONUSCO parte. Soyons résistants, Dieu veille sur nous », rajoute un commerçant. Complété par un maçon : « Si on commence à travailler sans avoir trouvé la solution ce serait une perte de temps. Il faudra que les autorités viennent de Kinshasa afin qu’on trouve une solution. »

La matinée de ce lundi les forces de l’ordre ont déployé des unités pour dégager les routes qui étaient obstruées par les arbres coupés. Des balles ont crépité à Kelengerya où un militaire a été pris en partie par des manifestants.

Ces mouvements de grève vont se poursuivre jusqu’au mercredi 15 avril afin de réaliser les 10 Jours pour le départ de la MONUSCO.

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HERVE MUKULU

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