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Butembo : des monuments placés en violation des normes d’aménagement de la ville

Butembo : des monuments placés en violation des normes d’aménagement de la ville

Certains monuments érigés à Butembo ne respectent pas les normes d’aménagement de la ville. Cette observation a été faite,  mercredi 20 avril 2022, par le Chef de travaux Mututi Mahamba Aimé, architecte et enseignant en section d’urbanisme de l’Institut des Bâtiments et Travaux Publics, IBTP de Butembo, au Nord-Kivu.

Se confiant à la Voix de l’UCG en marge de la journée internationale des monuments célébrée lundi dernier, le Chef de travaux Mututi Mahamba Aimé prend pour exemple les deux monuments, Monseigneur Kataliko situé entre boulevard portant le même nom et le boulevard Joseph Kabila, et celui de Kiombwe situé au rond-point Njiapanda.

Pour lui, ces deux ouvrages ne tiennent pas compte de trois éléments essentiels d’emplacement, à savoir la circulation, la continuité du tissu urbain et la visibilité.

« Prenons par exemple, le monument de Mgr Kataliko, dans l’analyse de la « zonification », j’ai compris que ceux qui étaient dans la réalisation ont voulu amené ce monument vers la circulation. Or, personnellement dans ma lecture, ça serait le contraire. Nous avons une voie publique, nous avons une voie secondaire constituée de deux bandes venant vers l’ITAV. Pour moi, l’endroit idéal serait la jonction entre la paroisse Saint Cyrille d’Alexandrie et la route menant vers Vutsundo-Vusenzera. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit de la fin d’une perspective, celui qui est sur la route, sait voir qu’il y a un élément, et cet élément peut l’amener à chercher à aller découvrir, et en cherchant à voir, il va découvrir la ville », explique-t-il.   

Autre problème d’aménagement, c’est l’érection derrière le même ouvrage d’une cabine de la société d’électrification Energie du Nord-Kivu, ENK. « Un problème très sérieux », s’exclame l’architecte Mahamba Aimé.

«Malheureusement dans l’aménagement de la ville, on vient mettre un bâtiment derrière le monument Mgr Kataliko, la cabine de ENK. Un problème sérieux. Ça signifie que, dans la compréhension de ceux qui ont placé cette cabine à cet endroit, ils n’ont pas pris en compte la valeur de ce monument-là », regrette l’architecte.

Par ailleurs, pour le monument du Mwami Kiombwe, le Chef de travaux fait savoir qu’il ne servira pas pour les générations futures, cela au regard de la  légèreté dans le choix de matières utilisées.

« Je ne sais pas, dans dix ans ou 20 ans, si nos jeunes frères qui viendront après nous, se rendront compte de ce que représente ce Monsieur (Mwami Kiombwe), vu la matière utilisée pour le représenter. Il y a des spécialistes en sculpture, ceux qui font ça comme métier et qui savent quelle matière utilisée quand il s’agit d’une sculpture qui sera exposée aux intempéries et quelle matière utilisée quand c’est une sculpture qui sera exposée dans le musée. C’est là où je dis qu’il y a une certaine précipitation, est-ce que nous avons fait recours à ces spécialistes », s’interroge-t-il avec déception.       

La journée internationale des monuments et des sites, instituée depuis 1982 par l’UNESCO, est célébrée chaque 18 avril. Elle vise à explorer le patrimoine culturel de l’humanité sous ses différentes formes et d’encourager les communautés locales à prendre conscience de l’importance de leur patrimoine culturel.

Jackson Sivulyamwenge

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