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Butembo : difficile adaptation alimentaire des déplacés pygmées, ils ne rêvent que du retour de la paix chez eux

Butembo : difficile adaptation alimentaire des déplacés pygmées, ils ne rêvent que du retour de la paix chez eux

Après avoir fui les atrocités des rebelles ougandais ADF en territoire de Beni et en Ituri, quelques familles pygmées sont hébergées dans un orphelinat de déplacés de guerre aménagé à  Katwa, dans la commune de Mususa.  Mais le mode alimentaire est devenu un casse-tête, comme décrit dans ce reportage réalisé en marge de la journée mondiale des peuples autochtones célébrée le 09 août de chaque année.

Bientôt deux mois depuis qu’ils sont arrivés à Butembo, tout se passe bien. Des bienfaiteurs leur apportent des habits, des produits vivriers et les autres biens de première nécessité, mais les habitudes alimentaires de la population de Butembo n’ont pas rencontré les leur, comme explique madame Thélesi Miriamu, femme leader pygmée herbagée ici.

 « Nos habitudes alimentaires telles que nous mangions chez nous en brousse ne sont pas les mêmes ici en ville. Chez nous en brousse nous étions habitués à manger nos ignames traditionnels tels que le ‘’Mambili’’, le ‘’Tubi’’ et  le ‘’Kunzu’’ » à partir duquel nous obtenions de l’huile de table. Mais voyez, nous n’avons plus ce Kunzu », se désole-t-elle.

Conséquence, ces populations autochtones connaissent des indigestions presque chaque jour au point de s’abstenir de manger.

 « Cette sauce faite à base de l’eau des haricots est en train de nous causer l’indigestion allant jusqu’à la diarrhée. Nous aurions voulu trouver nos traditionnels mélanges d’aliments. Nous aurions voulu avoir par exemple de la viande, du poisson et autres, mais n’en trouvons pas à notre goût », ajoute Thaddée Kisubi Bwanambele, un autre pygmée.   

Dans cet orphelinat d’une capacité de deux chambres à coucher et une salle à manger, logent 44 personnes dont 36 enfants. Leur encadreur Timothée Kamatsa reconnaît que ce n’est pas facile de concilier les habitudes alimentaires.

 « Nous avons ce problème majeur. C’est une réelle difficulté. Ils étaient habitués à autre chose. Ici ils refusent par exemple de manger le chou. Car certains aliments comme le choux leurs causent l’indigestion. Un autre problème c’est la capacité d’accueil très réduite. Nous sommes au nombre de 44 personnes dont 36 enfants mais avec une petite maison de 2 chambres, c’est une grande difficulté », s’inquiète-t-il.  

« Il n’y a pas mieux que chez soi », dit un adage français, les membres de la communauté pygmée ayant trouvé refuge dans cet orphelinat plaident le retour de la paix dans leurs milieux d’origine pour y retourner et revoir leurs cabanes.

Jackson SIVULYAMWENGE     

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