Butembo : drague d’une femme mariée de Goma, six personnes ont été arrêtées, trois ont payé 2000 $USD pour leur libération (Avocat Conseil)
Les réseaux sociaux s’enflamment depuis mercredi 25 Août autour de l’interpellation de 14 personnes en ville de Butembo, province du Nord-Kivu, dans une affaire d’adultère. Un scandale qui a pris de l’ampleur après sa publication sur les comptes Twitter et Facebook d’un député provincial de la place.
Pour le chef de parquet militaire seules trois personnes ont été interpellées. Elles ont été entendues avant d’être définitivement disculpées dans cette affaire.
« Ces personnes ont été pardonnées par le plaignant. Un acte d’engagement de ne plus retomber dans la même erreur a été signé par les incriminés », a révélé hors micro le chef de parquet militaire ce jeudi 26 août 2021 à La Voix de l’UCG.
L’avocat conseil parle de six personnes interpellées dans cette affaire. Me Baloki Kitambala dénonce ces arrestations qu’il juge d’irrégulières car elles se sont opérées sur base des conversations sur Facebook.
« Le plaignant avait déjà confisqué le téléphone de son épouse. Il utilisait son compte Facebook pour entretenir des conversations à caractère amoureux. Il s’agit d’une escroquerie. Nous nous sommes battus pour que ces personnes ne soient pas transférées à Goma. Le parquet de Butembo n’avait rien à dire car le mandat est venu de l’Auditeur Principal de Goma. On ne peut pas arrêter des gens comme ça, sans aucune preuve. Il n’y a aucune infraction d’adultère en conversant avec un ami à travers facebook. On a arrêté trois personnes mardi 24 Août. Elles ont passé nuit dans le cachot de l’auditorat. Trois autres personnes ont été arrêtées le lendemain. Elles ont été aussitôt libérées suite à la pression. L’Auditeur Principal a retiré le mandat », explique Me Baloki Kitambala.
Il confirme que l’argent a été payé pour la libération des trois personnes qui ont passé nuit au cachot.
« Elles ont payé environ deux milles dollars américains soi-disant pour compenser les frais de transport du plaignant venu de Goma . J’ai un acte qu’il a signé», révèle-t-il.
Retenez que l’adultère est un acte punissable par le code de la famille en RDC à son article 467 qui stipule ce qui suit :
« Est puni, du chef d’adultère, d’une servitude pénale principale de six mois à un an et d’une amende de 60.000 à 250.000 francs congolais :
- quiconque, sauf si sa bonne foi a été surprise, aura eu des rapports sexuels avec une personne mariée ;
- le conjoint qui aura eu des rapports sexuels avec une personne autre que son conjoint.
La peine est portée au double si l’adultère a été entouré de circonstances de nature à lui imprimer le caractère injurieux, notamment lorsque l’adultère a eu lieu dans la maison conjugale ».
Dans le contexte de l’Etat de siège, le parquet militaire est compétent pour traiter des questions pénales, le cas de l’adultère, a fait savoir l’auditeur militaire de la place.
Toute fois des juristes ne s’accordent pas qu’une conversation sur des médias sociaux puisse conduire à des arrestations pour adultère.
Georges Kisando Sokomeka
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