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Butembo : Face aux étudiants de l’UCG, le député JB Kasekwa dresse les facteurs d’échecs des opérations militaires à Beni-Ituri

« De l’état de lieu de la situation sécuritaire et humanitaire au Nord-Kivu et Ituri et la lutte pour le départ de la MONUSCO ». Ce thème était au centre d’une  conférence-débat ce samedi 20 août 2022 entre les étudiants de l’UCG et le député national Jean Baptiste Muhindo Kasekwa, membre de la commission défense et sécurité à l’Assemblée nationale. Ce face à face  a eu lieu dans la salle de conférence de l’ITAV.

Le député national Jean Baptiste Kasekwa aborde ce thème en égrenant les chiffres des personnes tuées dans les massacres depuis 2014.

 «Le monitoring de massacres réalisé par nos collègues Tembos et Mbenze a démontré que rien que pendant l’état de siège, plus de 4 500 compatriotes ont été tués à Beni, à Irumu et à Mambasa », énumère-t-il.  A ce bilan humain, s’ajoutent plusieurs dizaines de villages devenus fantômes. Dans la salle, certains participants accablés par les ces douloureuses statistiques  commencent à fondre à l’alarme.

Parlant des tentatives de sortie de crise sous le régime Tshisekedi, ce membre de la commission défense et sécurité à l’Assemblée nationale fait une analyse critique de deux approches, militaire et politico-diplomatique ponctuées par des échecs.

Par exemple, sur le plan militaire, il cite l’opération dite de grande envergure du 31 octobre 2019. Au cours de celle-ci, il s’est observé une flambée du nombre de personnes massacrées. Il est passé de 1195 morts à 2019 à plus de 2625 civils massacrées à 2020, affirme cet élu de Goma. Il en est de même pour les opérations conjointes FARDC-UPDF lancées le 30 novembre 2021 et la mesure de l’état de siège instaurée le 03 mai 2021 dans les provinces du Nord-Kivu et l’Ituri.

Selon Jean Baptiste Kasekwa, quatre principaux facteurs sont à la base de ces échecs, la faiblesse des services de renseignement, les unités fantômes, le détournement systématique des fonds alloués aux opérations et l’insuffisance voire l’absence des moyens logistiques à la disposition des FARDC.  Hormis la levée de l’état de siège, le député national Jean Baptiste Muhindo Kasekwa chute par d’autres pistes de solutions.

« A mon avis, il nous faut des initiatives pour saisir le procureur de la cour pénale internationale. J’invite la population, à travers les mouvements citoyens et la société civile, à faire signer une pétition à adresser au procureur pour que ce dernier diligente les enquêtes au tour de ces massacres génocidaire dont la population est victime », propose l’élu de Goma.

Par ailleurs, Jean-Baptiste Kasekwa soutient le retrait de la MONUSCO et s’est montré favorable aux initiatives du système d’autodéfense qui, d’après lui, méritent l’accompagnement et l’encadrement des autorités.

Au chapitre politique, il décrit le « boutiquage » du contrôle parlementaire et la faiblesse de la RDC dans les rapports de force au niveau des différentes organisations régionales et sous régionales citant en titre illustratif trois récents communiqués de la CIRGL et de l’EAC.

Jackson SIVULYAMWENGE