Le phénomène de justice populaire en recrudescence en ville de Butembo trouve son explication dans le fait que la population n’a pas confiance aux institutions de l’Etat. Une enquête scientifique menée par le baromètre, une structure des jeunes chercheurs réunis autour du Professeur Muhindo Mughanda donne des résultats lamentables du regard de la population de Butembo sur le travail de la police.
Le professeur Mughanda, docteur en sciences politiques et Relations Internationales, qui a dirigé ces enquêtes, révèle que 59 %des habitants de Butembo n’ont pas confiance à la police et 62 % affirment ne pas être prêts à recourir à la police au cas où ils ont de problèmes. Pour le professeur Mughanda, si 62 % de la population disent être disposés à régler ses problèmes sécuritaires par eux-mêmes, par manque de confiance à la police, alors la justice populaire est complètement normale. Cette conclusion est basée sur une enquête scientifique menée à Butembo et dont les résultats ont été publiés dans une page du baromètre intitulée Policy briefing.
« Les 60% de la population qui a été enquêtée disent ne pas être satisfaites de la prestation de la police. Ce chiffre va plus ou moins dans la même direction que celui concernant la confiance à l’égard de la même police. Parce que le 59% des répondants disent qu’ils n’ont pas confiance à la police. Et parmi eux il ya même 62,2% des enquêtés qui disent qu’ils ne peuvent pas recourir à la police même s’ils ont des problèmes. Et les 72,3% des enquêtés disent que la police est inefficace. Vous voyez les 62,2% disent ne pas recourir à la police elle est disposé à résoudre le problème par elle-même. Alors là on comprend que la justice populaire dans un contexte de ce genre doit être une affaire normale. Et le vrai problème c’est celui de la confiance et de la satisfaction », explique le professeur Mughanda.
Le groupe des chercheurs dirigé par le professeur Mughanda conclu recommande que le gouvernement donne à la police les moyens de son action, que les policiers soient payés et qu’on identifie les brebis galeuses au sein de la police. Ainsi, sera résolu le problème de justice populaire qui est le corollaire de celui de la sécurité.
Emma KATERI
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