Economie

Butembo : la position militaire maintenue dans le cimetière, des parcelles désertées par les habitants craignant les tracasseries

Nous continuons notre série de reportages sur la situation du Nord de la ville. En cellule Kitatumba la position militaire installée au cimetière de Kitatumba continue d’inquiéter les habitants de ses alentours.  Alors que cette position était annoncée délocalisée, les militaires sont toujours là et les parcelles sont quasi désertes.

 

Nous sommes à une dizaine de mètres Kitatumba où une position militaire est installée. Difficile de rencontrer des gens dans des parcelles sauf quelques-uns qui disent garder leur logis. Cet homme, responsable de ménage, est resté seul dans sa parcelle. Il dit qu’ils vivent dans la peur et que les voisins ne viennent que la journée avant de repartir à la tombée de la nuit.

 « Nous vivons dans la peur. Les gens ne dorment plus dans leurs maisons. Ils viennent la journée et repartent à la tombée de la nuit. Nous qui sommes encore là, c’est juste pour garder nos maisons. Lorsqu’on a annoncé la délocalisation de cette position, les gens sont revenus. Mais on s’est rendu compte que les militaires ne sont pas partis et le soir les gens sont encore rentrés là où ils dorment » explique cet homme.

Plus loin, une femme est entrain de vendre des poissons fumés devant sa parcelle. Avec ses 3 enfants, ils observent de loin ce qui se passe au rond-point. Pas du tout contente de la situation, elle déplore la présence des militaires dans ce cimetière. Déjà victime de cette présence avec le vol de ses bois de chauffe, elle se demande si cette position sera un jour délocalisée telle qu’annoncée par les autorités militaires de la ville.

« J’avais des bois ici dans ma parcelle. Depuis leur arrivée, j’ai été obligé de les amener ailleurs parce qu’ils les prenaient pour faire leur cuisine. J’ai dépassé de l’argent pour les amenés du champ mais ils m’ont encore fait dépenser à nouveau pour les déposer ailleurs. Les gens sont revenus lorsqu’on a dit que les militaires allaient partir. Nous avons passé une nuit sans inquiétude ce jour-là mais le matin, lorsqu’on a constaté qu’ils étaient là, les habitants  sont repartis. Nous nous posons la question  s’ils vont vraiment partir ou pas. » se plaint-t-elle.

Dans ce quartier, plusieurs activités ne fonctionnent plus car des jeunes garçons qui y restaient dans des boutiques, pour la plupart, sont obligés de quitter le quartier, informe un autre habitant. Les services militaires ont annoncé que cette position militaire devrait être délocalisée sous peu à la suite de contestations de cette présence militaire dans ce cimetière de la commune Vulamba au Nord-Ouest de Butembo.

Ismaël Kabuyaya