Butembo : le marché reprend à Bwanandeke, en dépit de la situation sécuritaire encore précaire au nord de la ville

Les activités économiques reprennent progressivement au marché Bwanandeke situé au quartier Kiriva en commune  Vulamba. C’est après plus d’un mois de perturbation de leur rendez-vous habituel de chaque samedi et mercredi suite à la dégradation de la situation sécuritaire dans la partie Nord de la ville de Butembo. Constat fait ce samedi 17 décembre 2022 par les reporters de la Voix de l’UCG. Certains marchands interrogés à ce sujet témoignent de la reprise progressive des activités dans ce marché tout en craignant pour leur sécurité. 

Assis derrière son étalage en pleine vente des souliers, cet homme, une quarantaine, n’est pas certain d’effectuer librement son activité commerciale ce samedi au regard de l’instabilité de la situation sécuritaire dans cette partie de la ville. « Aujourd’hui nous voyons  seulement quelle allure va prendre la journée. Si nous allons bien passer la journée ici ou si les militaires viendront encore perturber la quiétude ici au marché. Cette situation vient de durer  environ deux semaines.  Nous étions ici mercredi mais le samedi passé nous n’avions pas été là parce que le mercredi il y a eu perturbation.  Nous appelons ceux qui sont chargés de  garantir notre sécurité à ne pas nous confondre aux ennemis. Nous venons ici au marché c’est pour chercher de quoi manger à nos familles  et quand ils nous chassent d’ici, nous ne savons pas où nous pouvons aller. Nos recettes ont diminué, les clients ne viennent plus. » Se plaint- il

Mêler à la difficile situation financière, la dégradation de l’état sécuritaire dans la partie nord de la ville de Butembo donne de fois l’impression que la vie ne vaut pas peine d’être vécue témoigne cette dame vendeuse des pommes de terre au marché Bwanandeke. « Nous venons ici la peur au ventre. Nous ne savons comment rester à la maison pendant que nous avons des enfants à nourrir.  Nous venons de faire environs deux mois et demi dans cette situation où les activités sont perturbées sans raison suite aux crépitements des balles. Nous avons toujours peur en venant ici. Nous  ne vendons plus comme avant. Les clients ne viennent plus à cause de cette situation. Nous demandons aux autorités de rétablir la paix. Nous avons souffert suffisamment » se plaint-elle

Pour ces deux femmes respectivement vendeuses de l’huile de palme et des patates douces, le marché Bwanandeke ne reçois plus des clients et les villageois pour le ravitailler comme auparavant suite à cette situation d’insécurité. Elles demandent  aux autorités étatiques  d’y restaurer la paix. « Cette habitude d’arrêter les jeunes, les femmes rencontrées en court de route sans raison contribue à notre souffrance. La crise n’a pas encore dit son dernier mot ici au marché. Les clients n’arrivent plus. Et ceux qui approvisionnaient ce marché  en vivre et qui venaient de Materete et Butuhe ne viennent plus. Actuellement nous vendons l’huile de palme à un prix abordable  mais les clients ne sont pas là. Nous avons atteint un niveau où nous manquons la nourriture à faire à nos enfants » regrette-t-elle

« Les militaires viennent par la rivière passant par la place des vendeurs de la kasiksi comme il n’y a plus de pont  ici à Vulindi. C’est de là que viennent les cris d’alerte. Et à ce moment, les activités prennent directement fin et nous fouillons. Cette situation vient de durer longtemps. Conséquence,  les villageois de Butuhe ne viennent plus ici ils restent chez eux. Ceux qui prennent le risque d’aller vendre leurs produits à Furu sont chassés à leur arrivée et ceux qui viennent de Mihake sont aussi chassés. Bref nous n’avons plus de position fixe. Les clients ne viennes plus et nous n’écoulons plus nos produits comme auparavant » s’inquiète –t-elle

C’est depuis plus de trois mois la partie Nord de la ville de Butembo fait face à l’activisme des groupes armés qui s’attaquent régulièrement aux positions militaires parsemer dans cette partie de la ville. Pour pallier aux actions de ces milices, les autorités étatiques ont  renforcé en effectif militaires ces positions.

Elisha Kindy ,  Emmanuel Kateri