Butembo : « le théâtre est mort par la faute de ceux qui ont fait l’âge d’or de cet art. Ils n’ont pas transmis cette passion » (Me Marcel Mbundu)

La guerre et les numériques ne sont pas les causes de la mort du théâtre en ville de Butembo. La première cause est un mal générationnel, un manque de transmission de la part de ceux qui ont fait l’âge d’or du théâtre en ville de Butembo. C’est ce que soutient Maitre Marcel Mbundu, formé au sein de la troupe théâtrale la Mansa, il a brillé en tant que comédien, metteur en scène et dramaturge au sein du Cercle Culturel Les Dauphins. La Voix de l’UCG l’a rencontré en marge de la célébration de la journée internationale du théâtre ce lundi 27 mars.

Maitre Marcel Mbundu se souvient avec une amertume teintée d’exile artistique de l’âge d’or du théâtre en ville de Butembo dans les années 90-2000.

« Dans le théâtre, moi j’ai connu la période que je peux qualifier de l’âge d’or du théâtre en ville de Butembo. C’était l’époque où il y avait plus de 5 troupes en ville de Butembo. Je peux citer KJP, BCBG le roi, Les Sages, la Mansa, l’AJTA… C’est dans les années 94 et 2004 où il y avait du théâtre en ville de Butembo.», témoigne le metteur en scène du Cercle Culturel Les Dauphins.

Et si cet art noble est mort ce n’est nullement la faute à l’insécurité dans la région. Car malgré elle,  d’autres arts comme la musique survivent. Et moins à encore des numériques, car ils seraient plutôt un atout soutient le Metteur en scène chez les Dauphins, de la pièce théâtrale la Bombe d’Hitler écrite par le Professeur Ndavaro

« Au contraire, le fait qu’il y ait des atouts numériques pourraient constituer un leitmotiv pour les jeunes talents afin de présenter leurs arts à un large public», argumente-t-il.

L’auteur de « La dame-demoiselle » souligne plutôt une autre cause flagrante.

« La raison principale c’est que les talentueux n’ont pas songé à montrer le chemin à la génération qui venait après. Les gens qui ont connu l’âge d’or quand ils ont commencé à faire face aux réalités de la vie, ceux qui s’engageaient dans différentes professions pour la survie n’ont pas songé à former des jeunes talents et ont laissé un vide derrière eux », explique-t-il.

Pour ressusciter cet art, sont ainsi à la barre des personnalités comme  le Professeur Ndavaro, le CT Karongo, Me Papy, Florent Maga Kahamba, Mupita Roland, Charly Mathekis et bien d’autres qui ont fait l’âge d’or du théâtre à Butembo.  Cet art de la scène disparait même dans les écoles qui en faisaient une tradition alors que les salles de spectacles existent encore dont la salle Flambeau, la salle Masumbuko du Collège Kambali et celle de Malkia wa Mbingu.  Hervé Mukulu