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Butembo : les enseignants en grève contraints d’enseigner par des autorités de l’EPST Nord-Kivu II

Butembo : les enseignants en grève contraints d’enseigner par des autorités de l’EPST Nord-Kivu II

Des lourdes menaces pèsent sur les enseignants et les responsables d’écoles qui tentent de rejoindre le mouvement de grève lancé il y a environ 3 semaines à Butembo par le syndicat des enseignants du Congo,  SYECO. Les autorités de l’EPST Nord-Kivu II promettent des sanctions contre les grévistes. C’est ce qu’affirment certains enseignants rencontrés  le jeudi 26 janvier dans certaines écoles primaires.

 

Dans  une école du centre-ville, assis devant sa table de préparation, cet enseignant d’une soixantaine d’années et dont nous gardons le nom , n’est pas en train d’enseigner en dépit de sa présence dans la salle de classe. Il indique s’être fait violence pour  venir à l’école pendant la grève, de peur qu’il ne soit sanctionné par sa hiérarchie.

 « Monsieur le journaliste j’enseigne maintenant parce que suis menacé par ma hiérarchie pourtant la grève est constitutionnelle. Nos droits sont muselés mais nous sommes réduits au silence quand nous voulons hausser le ton. Nos autorités savent ce que nous endurons mais font semblant de comprendre nos revendications » explique –t-il

Cette inquiétude est partagée par le directeur de l’École primaire de Mihake  fonctionnant en commune Bulengera. Il dénonce la contrainte exercée sur les enseignants qui réclament légalement leur droit. 

« La grève est reconnue dans notre constitution, les enseignants ne font qu’exercer leurs devoirs patriotiques. Ces enfants sont dehors parce que leurs enseignants ne sont pas arrivés. Et d’autres qui tentent d’arrivés viennent signer simplement la liste de présence » a-t-il fait savoir 

Il en est de même pour ces deux enseignantes mécanisées que nous avons trouvé dans une école primaire œuvrant en commune Vulamba. Pour elle, il est inadmissible que le peu qu’elles reçoivent soit partagé avec d’autres enseignants dit,  Nouvelles Unités’’, « un enseignant qui paye un autre enseignant » s’exclament-elles. « Je ne me sens pas bien en donnant cours dans ces conditions. Le gouvernement nous a promis les frais de gratuité et l’augmentation de notre salaire mais nous n’avons rien vu jusqu’ici. Une autre chose qui nous a choqués c’est que chaque fin du mois on retire 10 mille francs à mon salaire au compte des enseignants nouveaux unités. Un enseignant qui paie un autre enseignant est-ce possible!! », s’exclama-t-elle. 

Propos corroborés par cette autre enseignante qui attend désespérément la venue d’un gouvernement politique qui améliorera les conditions de vie des enseignants « si je suis ici à l’école aujourd’hui c’est parce que les menaces pèsent sur nous enseignants. Ce que je ne comprends pas, ce sont nos autorités de la sous divisions qui nous menacent. Ils disent que nous n’avons pas le Droit d’entrer en grève alors que la grève est constitutionnelle » regrette –t-elle

Bientôt trois semaines depuis que les enseignants des écoles primaires ont déclenché un mouvement de grève sèche à Butembo, ils  réclament la paie de la prime de gratuité et l’augmentation de leur salaire telle que promise par le gouvernement. Mais certains parmi les grévistes sont visés par des sanctions disciplinaires de la part des autorités de l’EPST.

Elisha Kindy  

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