Butembo : les médecins demandent la sécurisation des structures sanitaires et décrètent 3 jours sans médecins dès lundi 24 octobre (Mémo)

Les médecins de Butembo étaient dans la rue ce samedi 22 octobre 2022. Ils demandent la sécurisation sans condition de toutes les structures sanitaires. C’est à la suite l’attaque ayant visé jeudi 20 octobre 2022 l’agglomération de Maboya à la base de la mort de la Sœur Dr Sylvie Kavuke et deux de ses malades.

Lors de l’incendie du centre de santé  Reine de la paix dans lequel elle était médecin traitant, plusieurs autres gardes malades avaient été enlevés. Une deuxième attaque avait visé le centre de santé Tinge la même nuit.  Tout ceci mis ensemble, s’ajoute à la situation des attaques contre les structures sanitaires et le personnel soignant commencée à juillet 2021 avec l’enlèvement de Dr Mukongoma à juillet 2010, situation qui s’enlise et que condamnent les médecins.

Réunis au sein de leur ordre professionnel et au sein du Syndicat National des Médecins Synamed, les médecins ont adressé un mémorandum au gouverneur militaire du Nord Kivu. Ils l’ont lu devant le maire de Butembo, représentant du gouverneur. Ils réclament‘‘ Une sécurisation de toutes les structures sanitaires sans condition aucune, de mener des enquêtes et de donner des sanctions exemplaires à tous ceux qui seront responsables ou complices, une autorisation de port d’arme par le personnel soignant pour sa protection individuelle dans les zones rouges, une reconnaissance à titre posthume de tous les agents tués en plein service de leurs fonctions comme fonctionnaires de l’Etat avec tous les honneurs qui les accompagnent, mettre à la disposition de toutes les structures de santé un numéro vert à joindre en cas d’attaque, accorder une prime de brousse au niveau provincial au personnel soignant exposé dans les milieux éloignés et toutes formes d’insécurité’’

Dr Aimé Lukwamirwe, l’un des représentants des médecins qui ont manifesté leur mécontentement indique qu’à partir de lundi les médecins de Butembo comme ceux de Beni observeront les trois jours des hôpitaux sans médecin.

Après le dépôt du mémorandum, les médecins ont participé aux obsèques de leur collègue atrocement tué à Maboya.

Emmanuel KATERI