Butembo : Ni l’Etat, ni les ONG n’ont volé au secours des nombreux déplacés de Mangina fuyant les massacres des civils
Les populations de Mangina et environs en territoire de Beni en Province du Nord-Kivu fuyant les massacres des civils depuis qu’ils se sont intensifiés de ce côté l’Ouest du territoire et dans le territoire voisin de Mambasa affluent en nombre vers les villes de Beni et Butembo. Ils vivent dans des conditions déplorables et jusque-là.Ni l’Etat, ni les organisations humanitaires ne leur proposent ni abris ni nourriture ni vêtements confient-ils. Toutefois, l’ONG locale Intégration Sociale pour la Promotion des Nécessiteux ISPRON les identifie déjà. Les déplacés arrivent en véhicule ou sur des motos, la journée ou tard dans la nuit. Plusieurs dorment à la belle étoile mais les plus chanceux se sont déjà tapés des familles d’accueil. Ils témoignent de l’hospitalité de la population de Butembo. ‘‘ Nous sommes arrivés dimanche vers 22 heures à Butembo. Nous vivons par la grâce de Dieu. Une famille des gens de bonne volonté nous a accueillis sans nous connaitre. Nous mangeons, nous nous baignons et nous dormons chez eux. Que Dieu les bénisse. Je suis arrivée avec sept enfants. Certains d’entr’eux sont chez une connaissance mais moi et trois de mes enfants, nous vivons chez cette femme-là que Dieu nous a envoyé.’’ témoigne KavughoMaliro, déplacée venue de Mangina. ‘‘Moi je viens de Makeke, je suis à Butembo parce qu’on a tué des gens chez nous. Certains de mes voisins. Je suis ici avec mes enfants. Ce qui me dérange c’est la situation de mes parents. Dieu seul sait s’ils vivent encore… je suis chez quelqu’un de bonne générosité’’ ajoute Kavira Grace, cette autre déplacée.
Hospitalité des habitants de Butembo certes, mais plusieurs autres refusent de les accueillir, par peur de se faire contaminer d’Ebola se plait Madame Masika Marie Jeanne, secrétaire exécutive de ISPRON, cette organisation qui encadre les déplacés. ISPRON est à l’étape de l’enregistrement de ces déplacés indique-t-elle.
Aussi, son organisation a pris des mesures pour limiter les cas des fraudes des personnes qui pourraient se faufiler et se faire passer pour des déplacés et profiter du peu qu’ils recevront quand les bonnes volontés s’illustreront a-t-elle indiquée. Les déplacés eux-mêmes et ISPRON plaident pour le retour de la sécurité dans les milieux de provenance de ces déplacés et entre temps, ils en appellent à l’aide en leur faveur.
Emma Kateri