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Butembo : probable interdiction de la bière « Kasiksi », la police n’est pas au courant

Butembo : probable interdiction de la bière « Kasiksi », la police n’est pas au courant

La Police Nationale Congolaise PNC n’est pas encore mise au courant d’une quelconque mesure interdisant la vente et la consommation de la bière traditionnelle « Kasiksi » par le maire de Butembo. Le commandant ville de la PNC à Butembo, le commissaire supérieur principal Polo Ngoma Jean Paul s’est ainsi exprimé ce jeudi 27 octobre en réaction aux accusations selon lesquelles des éléments FARDC ont pris pour cible les femmes vendeuses de cette boisson au marché de Biasa lors de leur opération mercredi dernier au nord de la ville.  

L’opération menée l’après-midi du mercredi par les FARDC  à Biasa n’avait nullement  pour cible les femmes vendeuses de la bière traditionnelle « Kasiksi ». Elle avait pour mission de traquer des présumés miliciens mai-mai dont la présence a été signalée dans ce coin de la ville, explique le commissaire supérieur Principal Polo Ngoma de la PNC.

« Hier il y a eu présence des inciviques vers Biasa, nos forces loyalistes sont descendues sur le lieu pour les rechercher et arrêter certains présumés. Quand on arrête une personne, elle est dite présumée coupable c’est-à-dire on doit d’abord commencer par les investigations et si on n’a pas des éléments attestant sa culpabilité, on le libère… Après avoir opéré à Biasa, nos forces loyalistes se sont retirées.  Mais il y avait d’autres militaires qui passaient sur la route à bord de moto, les jeunes toujours de Biasa se sont attaqués à eux. Vous savez que ces jeunes-là étaient armés et les militaires sont tous armés », affirme-t-il.     

Face aux civils armés, poursuit la police, les soldats FARDC n’avaient d’autres choix que de se défendre, et un échange de tirs s’en est suivi  entre les deux parties faisant un mort parmi les civils, un jeune garçon d’environ 15 ans.

Pour Léon Tsongo, acteur politique et leader de cette partie de la ville de Butembo, la cible de cette opération était bel et bien les femmes  vendeuses de la « kasiksi » accusées de fournir des talismans aux miliciens mai-mai. En réaction, le commandant-ville de la PNC répond de façon brève à ces termes : « je n’ai pas un élément de réponse là-dessus, je vais d’abord commencer à le vérifier avant de vous formuler une réponse ».  

Des coups de feu ont été entendus au centre-ville aux heures vespérales du même mercredi  lorsque les jeunes en colère accompagnaient la dépouille à la morgue de l’Hôpital Matanda.

Jackson SIVULYAMWENGE et Emmanuel Kateri

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