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Butembo/UCG: l’agronome est plus acteur de terrain qu’un homme de bureau(Ir Aimé Ntoto/basé à Hutwe)

L’agronome est plus un homme de terrain qu’un homme de bureau. Selon l’ingénieur Aimé Ntoto, ressortissant de l’Université Catholique du Graben, UCG, dès l’inscription à faculté d’agronomie, il faut chasser de sa tête l’idée de travailler exclusivement dans des milieux urbains.  Cet ingénieur basé sur la côte Ouest du Lac Edouard en territoire de Lubero nous a partagé son expérience de terrain.

Aimé Ntoto a décroché son diplôme d’Ingénieur agronome à l’UCG en 2019. Après un stage de six mois à l’abattoir public de Butembo, le jeune ingénieur est embauché au sein de la Soprocopiv, une coopérative agricole spécialisée dans la culture et la transformation du café de spécialité. Démystifié par le terrain, l’Ir Aimé Ntoto   est maintenant basé dans des zones enclavées du territoire de Lubero. Dans le village de Hutwe en chefferie des Bamate ,  où il est basé, cet agronome est coupé de la téléphonie et d’internet mobile.

« Avant d’arriver à Hutwe, j’ai commencé dans le Graben, dans le village de Kalimba. Six mois après j’ai été affecté ici à Hutwe. Il s’agit de la première station de lavage de café de la Soprocopiv. J’ai été apprécié par mes supérieurs. Je jette les fleurs aux formateurs de l’UCG car ce mérite leur revient », lance-t-il.

En tant que superviseur d’une station de lavage de café, Ir Aimé Ntoto s’amuse bien au travail et en fait désormais une passion. Il est fier de contribuer au relèvement du revenu des caféiculteurs qui se comptent en milliers au Sud du territoire de Lubero.

« La première fois, c’était difficile. Il fait de fois très chaud la nuit, de fait il fait très froid. Pas de réseau mobile. C’est comme si on était dans une prison à ciel ouvert. Maintenant je m’y habitue, ça va. Aux jeunes cadets qui sont encore à l’UCG, faire l’agronomie exige d’aimer le terrain. Il ne faut pas s’attendre à travailler toujours en ville, dans des ONG, rouler dans des 4X4.  Là où on est affecté, souvent les conditions sont difficiles mais il faut s’adapter », conseille-t-il.

Son milieu de travail, un véritable maquis, lui sert d’expérience de vie. La vie de campagne est formidable, a-t-il confié à La Voix de l’UCG sourire aux lèvres. Plusieurs des collègues de service sont des jeunes dames qui ont terminé dans des institutions supérieures de Butembo et qui vivent dans le même environnement que lui. Il encourage les agronomes de l’UCG à leur emboîter les pays afin de contribuer à l’essor du Nord-Kivu.

Retenez que plusieurs agronomes sont engagés par les coopératives agricoles ouvrant dans le Sud Lubero afin d’accompagner les caféiculteurs.

Georges Kisando Sokomeka