Butembo/Zone Economique Spéciale de Musienene: « Il faut étudier les causes de l’insécurité pour son bon décollage » (CT Kighusu Richard)
Une zone économique spéciale doit relever de la production locale et participer à l’industrialisation par la transformation des produits locaux, suggère le chef des travaux Kighusu Richard, spécialiste des questions de développement et aménagement du territoire.
En plus, il faut bien connaitre la cause de l’adhésion des jeunes aux milices avant de penser qu’une zone économique puisse être non seulement sécurisée mais aussi résorber le chômage.
Le Chef des Travaux Kighusu Richard se demande que produit spécialement la localité Musienene pour attirer des investisseurs et abriter la Zone Economique Spéciale dédiée à cette partie de la province du Nord-Kivu. Pourtant naturellement cette zone n’a pas industrie même artisanale, fait remarquer cet enseignant en aménagement du territoire.
Il craint que cette zone économique spéciale ne serve qu’à la transformation des produits importés. Le congolais ne pourra bénéficier que d’un emploi au lieu d’encourager les investissements locaux.
« On ne décide pas de faire d’une région une zone économique. Ces sont les activités économiques d’une région qui déterminent la création d’une zone économique spéciale. Cela au sens propre de la planification régionale qui permet à une zone de croitre, de migrer d’un secteur vers un autre, de la production à la transformation. », explique l’expert.
Ce qui requiert un aménagement au sens d’une politique incitative ajoute-t-il. C’est-à-dire on crée des conditions pouvant inciter les entrepreneurs à investir dans cette région.
Sur le plan sécuritaire, il faut la même chose, créer des arguments, des opportunités pour inciter les jeunes à quitter les groupes armés afin de se consacrer aux activités dans la zone économique spéciale.
« Je ne sais pas si on a mené des études pour savoir les motivations des jeunes à aller dans les groupes armées. Ce qui pourrait permettre de comprendre si les zones économiques contribueraient à la sécurisation du milieu. On a par exemple des groupes qui exploitent des carrières minières. Habitués ainsi à l’argent facile, ça ne sera pas facile de convaincre ces jeunes à aller travailler dans la zone économique spéciale », prévient-il.
En conclusion, Kighusu Richard souligne que création des zones économiques spéciales requièrent la stabilisation des politiques publiques afin que de tels projets ne disparaissent pas quand on change les animateurs.
Hervé Mukuku