Etat de siège: la Société Civile/NK exige le vote d’une loi précisant les attributions des gouverneurs et maires jugés inefficaces
La société civile du Nord Kivu demande une évaluation de l’État de siège décrété au Nord Kivu et en Ituri depuis le 6 mai dernier. Ceci après des attaques répétitives à Beni et en Ituri et la mort par balle la nuit de jeudi à ce vendredi 16 juillet du président de la société civile de Kalunguta et celui de Karuruma deux agglomérations du territoire de Beni. Les forces vives demandent par ailleurs au parlement de voter une loi fixant les attributions des gouverneurs, maires et administrateurs de territoire nommés pendant l’Etat de siège.
Les assaillants ont attaqué la localité de Kalunguta tuant 5 personnes selon les sources sur place et brûlant 2 gros véhicules. Ils ont également brulé le camp de cantonnement des mai mai qui se sont déjà rendus et qui attendent d’être démobilisés. La société civile du Nord-Kivu face à cette situation demande l’évaluation de l’État de siège décrété le 6 mai dernier.
‘‘ Il faudra qu’on procède à l’évaluation des soixante jours déjà passés. Aucun secteur n’est déjà libéré, le même mode opératoire avant l’état de siège pour cibler les leaders communautaires notamment les chefs coutumiers, activistes de la société civile… ce sont les mêmes modes opératoires que nous revivons à Beni, les routes continuent à être bloqués, les champs ne sont toujours pas accessibles…’’
La société civile demande par ailleurs aux députés nationaux de voter une loi fixant les attributions des gouverneurs militaires. Edgard Mateso pense que ceux-ci sont plus occupés à faire autre chose que ce qu’on attend d’eux.
‘‘ Le parlement doit redéfinir les attributions de toutes ces autorités de l’Etat de siège. On sent que le gouverneur militaire est encore occupé par la riposte contre covid 19, par la maximisation des recettes, par l’assistance aux sinistrés du volcan Nyiragongo, certains maires et administrateurs de territoires occupés par l’organisation des travaux communautaires ou salongo, alors qu’il y a des services qui peuvent s’en occuper. La covid 19 par exemple peut être gérée par les zones de santé, la maximisation des recettes est une affaire des services d’assiette qui peuvent s’en occuper, les salongo c’est une affaire des chefs des quartiers…’’
Edgard Mateso pense que l’ennemi frappe plus qu’avant l’État de siège et selon lui, une évaluation s’impose. Sachez que le président de la société civile de Kalunguta a été tué lors d’une attaque ayant visé ce village la nuit de jeudi à ce vendredi. Celui de Karuruma a été tué par un porteur d’arme alors qu’il rentrait chez lui la soirée de jeudi. Deux attaques que condamne la société civile qui note par ailleurs que l’insécurité sur les route appauvrie la population.
Emmanuel KATERI