Etat de siège : risques d’inefficacité et de flambée des cas de justice populaire suite au défaut des mesures d’accompagnement (Me Mulumbi J.)

Le défaut des mesures d’accompagnement de l’état de siège pourrait conduire à la flambée des cas de justice populaire et rendre inefficace l’état de siège. C’est une inquiétude de Me Muhindo Mulumbi Jackson, avocat près le barreau de Goma. Pour lui, la prorogation de l’état de siège en provinces du   Nord-Kivu et de l’Ituri, n’est pas en soi une chose mauvaise.  Ce sont plutôt les mesures d’accompagnement non définies qui en constituent les points d’achoppement qui font que certains crient  à l’inefficacité de l’Etat de siège.

Avant la nouvelle prorogation l’Etat de siège en ce qui est  du domaine judiciaire, Me Jackson Mulumbi,  a dans un tweet,  déploré ce qui ressemblerait à une surcharge des militaires. Selon lui le personnel judiciaire militaire devrait  étre un supplément essentiel à l’urgence de paix.

« Surcharger l’armée par des casus judiciaires, c’est partager son attention entre les causes judiciaires et l’urgence de paix visée par l’état de siège.  Préciser les infractions à laisser à la compétence des juridictions militaires, c’est faire l’économie du temps de la situation exceptionnelle et par ricochet celle du budget alloué à cette situation spéciale, c’est finalement rendre le personnel judiciaire, autour des magistrats militaires, en réservistes disponibles », suggère-t-il.

Retenez  qu’une plénière est convoquée ce mardi pour autoriser la cinquième prorogation consécutive de l’état de siège.  Un noyau de plus de 90 députés a décidé de ne pas participer à une cinquième prorogation de l’état de siège en cours dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, dans l’est du pays. Ces élus estiment qu’il n’y a pas de résultats encourageants sur le terrain et exigent une évaluation de l’état de siège.

Georges Kisando Sokomeka