Les journalistes qui œuvrent dans les zones occupées par les rebelles du M23 vivent la peur au ventre. Une situation à la base de la suspension de certains programmes au sein des radios locales. La Voix de l’UCG s’est intéressée à l’exercice de la profession de journaliste dans cette zone à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes célébrée chaque 02 novembre de l’année.
Les stations de radios de Rutshuru ont mis la clé sous le paillasson à l’entrée des rebelles du M23 le samedi 29 Octobre à Kiwanja et Rutshuru-Centre. Trois jours après, plusieurs de ces stations ont relancé le signal mais en suspendant certains programmes comme les journaux, explique monsieur John Koraho, Directeur de la Radio Alliance émettant à Kiwanja.
« D’autres programmes comme les relais et d’autres émissions sont diffusées à l’intention des populations qui sont encore sur place », explique-t-il.
Jusqu’à présent, les journalistes n’ont aucun contact avec les rebelles pour définir les règles de conduite. Aucun d’eux n’est opérationnel en territoire de Rutshuru, nous explique Daniel Shematsi, journaliste basé à Kiwanja.
« La situation est très très difficile que ça soit pour les journalistes ou pour l’ensemble de la population. On est coincé. C’est comme si on est dans une vaste prison. On n’a pas la possibilité de quitter Kiwanja pour d’autres zones. On n’a pas la possibilité de faire le terrain, on ne sait pas ce que les rebelles veulent, leurs objectifs …. » , explique-t-il.
Retenez que 12 journalistes ont été exfiltrés du territoire de Rutshuru depuis lundi dernier par un hélicoptère de la MONUSCO jusqu’à Goma. Certains y vivent dans des familles d’accueil, d’autres qui n’en ont pas sont hébergés par leurs confrères. Pendant ce temps, les journalistes qui sont encore à Rutshuru vivent dans la clandestinité. Les radios fonctionnelles balancent à boucle de la musique et par moment diffusent des communiqués des rebelles du M23.
Retenez que le thème retenu en 2022 pour la journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes est: lutter contre les menaces de violence et de crimes à l’encontre des journalistes pour protéger la liberté d’expression pour tous.
Georges Kisando Sokomeka