FARDC-UPDF : traque des ADF, la société civile du Nord-Kivu interroge les incohérences de cette collaboration
La société civile du Nord-Kivu émet plusieurs doutes suite aux incohérences dans la conduite de la collaboration entre les gouvernements congolais et ougandais dans la traque des terroristes ADF au Nord- Kivu et Ituri. Même si la population ne veut que le rétablissement de la paix, il y a lieu de s’interroger sur l’après opération car les termes du contrat sont ignorés de la population pour une bonne évaluation.
Edgard Mateso, le vice-président de la Société civile du Nord-Kivu pose dix questions en ces termes :
« 1. L’Accord est signé à Bunia le 09/12/2021 alors que le partenaire a commencé à l’exécuter le 30/11/2021. En quoi la RDC pourrait-elle peser pour imposer ses closes dès lors qu’elle négocie cet Accord à genou ? Le Parlement Congolais a-t-il usé de sa prérogative lui consacré à l’article 213 de la Constitution ?
- Pourquoi le retard dans ces formalités protocolaires qui auraient dû être réalisées avant l’entrée de L’UPDF ? ne s’agit-il pas d’une stratégie pour la RDC de vouloir plonger le peuple dans une impatience et un désespoir inouïs ?
- Le fait pour le gouvernement des warriors d’autoriser d’abord l’entrée avant l’accord alors qu’il sait pertinemment que les opérations ne pouvaient pas se mener ou continuer sans ce préalable ne serait-il pas une façon de lancer à l’ennemi la consigne qu’il doit aussi avoir le temps de prendre ses dispositions ?
- Cet Accord a-t-il été publié dans le Journal Officiel conformément à l’article 202 de la Charte des Nations-Unies dont les deux pays sont membres ?
- Quelles sont les limites de cet Accord dans le temps et dans l’espace ainsi dans son apport humain, logistique et financier ? Et comment est prévue sa résilience ?
- Dans ce partenariat, quelle est la Contrepartie des services que l’Ouganda vient rendre à son partenaire la RDC ?
- L’accord définit-il un mécanisme de redévablilité pour les 2 pays ?
- Certains éléments FARDC faisant partie du problème, comment se fait-il que c’est encore aux FARDC qu’est confié le lead du commandement ? Pourquoi ne pas considérer comme 1ère action de neutralisation des ADF la mise à l’écart de tous les éléments FARDC issus des rébellions soutenues par le Rwanda ?
- Les FARDC sont dans un mariage avec leur partenaire la MONUSCO. Elles en concluent un autre avec l’UPDF. Comment vont-elles gérer cette polygamie en cas de divergence d’intérêt ? Ne devraient-elles pas d’abord rompre la première alliance au moment d’en engager un autre vu que la population, premier bénéficiaire, n’y trouve pas sa part?
- En tout ceci, le peuple n’a besoin que d’une seule et unique chose: la paix et rien que la paix.
Rappelons que c’est depuis le 30 novembre que l’armée ougandaise a lancé unilatéralement les opérations contre les rebelles ADF présents au Nord-Kivu et Ituri. Ils sont auteurs des massacres de plus 7 Milles civils dans la région selon le rapport des députés YOTAMA corrélés par les forces vives.
HERVE MUKULU