Le reggae véhicule les messages qui résoudraient plusieurs défis de la RDC s’il était écouté (Isaac Camel)

Si les gouvernants et les citoyens étaient attentifs aux différents messages véhiculés à travers la musique du style reggae, le Nord-Kivu ne connaitrait pas la guerre qu’il traverse aujourd’hui. C’est la conviction de Monsieur Isaac Camel, artiste compositeur et chanteur du style reggae à Butembo. Il l’a dit ce jeudi 11 mai 2023 à l’occasion du 42ème anniversaire de la mort de Bob Marley considéré comme le Père du reggae moderne.

Reconnu comme un style de musique d’éveil de conscience, certains artistes de Butembo se sont servis et se servent encore du reggae pour véhiculer des messages d’amour, de paix et de lutte contre les injustices dans le contexte de turbulence sécuritaire que connait depuis des années l’Est de la RDC. Malheureusement, déplore Isaac Camel, les gouvernants et les citoyens s’en méfient éperdument.

« Si le gouvernement était attentif aux messagers véhiculés à travers la musique de notre style reggae, avec tous ce qu’ont chanté des artistes tels que Mack El Sambo, Mayaya Santa et nous autres, si les gens étaient attentifs à tout ce que nous chantons depuis des années ; nous ne serions pas en train de traverser toutes ces difficultés que connaissent le Nord-Kivu et toute la RDC. Prenons le simple exemple de la chanson One Love de Bob Marley, il chante ce que nous avons toujours répété : l’unité dans l’amour, le vivre ensemble. Aujourd’hui nous ne serions pas en train de nous entretuer par-ci par-là », déplore l’artiste reggae man.

Le reggae à Butembo, il existe mais n’est plus écouté

Décrivant l’état de lieu de ce style de musique à Butembo, l’auteur de la chanson 50 ans d’indépendance se plaint du fait que le reggae n’est plus écouté localement.

« La musique du style reggae évolue bien à Butembo, mais comme c’est un style qui contient des messages de paix et de cohabitation, une musique à travers laquelle les artistes envoient des messages prophétiques, il n’est plus écouté, c’est-à-dire les gens ne s’y intéressent plus. Ils préfèrent adorer la musique d’ambiance, une musique sans aucun message, juste pour se faire plaisir », déplore Isaac Camel.

Inventé sur l’île de la Jamaïque dans les Caraïbes, le reggae est reconnaissable dès les premières notes grâce à son battement et la basse qui donne envie de bouger.

Jackson SIVULYAMWENGE