La mesure d’amnistie collective accordée aux les rebelles du M23 en 2014 devrait tomber caduque pour les rebelles encore actifs au sein de ce mouvement. Maître Joseph T’hata, doctorant à l’Université Catholique du Graben et chercheur sur les questions des groupes armés souligne que ladite amnistie a été attribuée en échange d’un « acte d’engagement à ne pas récidiver » sur la voie de la rébellion.
Me Kule T’hata fait savoir que le nouveau qualificatif du M23 comme mouvement terroriste par le gouvernement congolais expose les membres de ce groupe rebelle à des poursuites judiciaires tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
« Le terrorisme est une particularité car il suffit qu’un Etat signe des accords dans le cadre de la coopération avec les autres Etats, et bien lorsque vous êtes qualifiés de terroriste pour cet Etat, vous l’êtes aussi pour les autres Etats. C’est pour dire ici que les conséquences sont telles que les membres du M23 en sortant de la RDC, en s’éloignant de nos frontières, ils peuvent être interpellés par les autres Etats. Comme le M23 vient d’être qualifié de mouvement terrorisme, les membres actifs perdent d’offices le bénéfice de l’amnistie », explique le chercheur.
En ce qui concerne les négociations menées par le gouvernement congolais avec les groupes armés, le chercheur souhaite que les structures issues des pays voisins ou soutenues par les pays voisins soient écartées de ce processus.
Le gouvernement de la République démocratique du Congo exclut toute négociation avec les terroristes du M23. Son porte-parole, Patrick Muyaya, l’a déclaré lundi 30 mai, lors d’une conférence de presse conjointe tenue avec les porte-paroles de l’armée et de la police. Patrick Muyaya dit ne pas comprendre que le M23 ait choisi de ne pas participer aux pourparlers de Nairobi, « parce que sûrement, il y a un parrain derrière qui a un agenda caché. Kinshasa accuse officiellement Kigali de soutenir les rebelles du M23, après avoir capturé deux militaires de l’armée rwandaise dans les rangs de ces terroristes. Ce que Kigali dément et soutient plutôt que la RDC a « enlevé » ses soldats.
Le Président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall a appelé la RDC et le Rwanda au calme et au dialogue en vue du règlement pacifique de la crise au sujet du M23.
Georges Kisando Sokomeka
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