Migrations suspectes vers l’Ituri : Le prof Vyakuno dénonce une vielle recette coloniale inadaptée et l’hon. Tembos Yotama réclame des enquêtes

Le député national Tembos Yotama propose un déploiement d’une commission d’enquête parlementaire à Beni notamment, pour s’imprégner des migrations des populations du Nord-Kivu vers l’Ituri. En rapport avec cette  problématique,  le Professeur Abbé Vyakuno Emmanuel docteur en géographie et aménagement du territoire fait savoir que  le glissement des populations de Masisi vers Beni et Ituri est une vielle recette des colons Belges, inapplicable dans le contexte actuel.

Dans son dernier plaidoyer  devant les élus du peuple,  cet élu national de Butembo souhaite que la chambre basse s’imprègne des allégations autour des objectifs de  ces mouvements des populations jugés de suspects. 

« Nous  estimons qu’il est nécessaire d’insérer la clarification sur les mouvements migratoires entre le Nord-Kivu et l’Ituri. Depuis un certain temps, ces mouvements migratoires causent une confusion totale. En 2016, le gouverneur du Nord-Kivu en son temps, avait dit que ces mouvements sont suspects» indique TembosYotama.

En rapport avec cette question migratoire, le Professeur Abbé Vyakuno estime qu’il est hasardeux d’appliquer cette vielle recette proposée dans les années 50 par les colons belges. 

« Les Belges prévoyaient que quand le Masisi sera saturé, on pourra déplacer quelques gens du Masisi vers les hautes terres de Beni-Lubero. Et curieusement, c’est ce qui est en train de se faire aujourd’hui. Il se peut qu’ils n’imaginaient pas qu’il devrait y avoir une surpopulation dans les hautes terres de Beni et Lubero. On applique des recettes ou des programmes conçus il ya 50, 60 ans  dans un contexte qui ne le permet plus. Ce qui entraine des frictions. », explique le géographe.

A part les questions migratoires, le député Tembos Yotama plaide par ailleurs pour une  mission parlementaire qui devrait  diligenter une  enquête également sur les fonds alloués aux opérations militaires de grande envergure lancées par les FARDC en octobre 2019 à Beni.

Hervé Mukulu et Georges Kisando Sokomeka