Nord-Kivu/Confinement suite au Covid-19 : notre Etat est très défaillant, en voulant protéger la population il peu l’exposer à mourir de faim « CT Richard Richard Ndekeninge »

La ville de Lubumbashi en confinement total de deux jours à partir de ce lundi matin suite à l’enregistrement des cas  de coronavirus, selon le Chef de Travaux Richard Ndekeninge, spécialiste des droits de l’homme, c’est du droit et du devoir de l’Etat de prendre des mesures visant à protéger la population contre un danger aussi redoutable que le COVID 19, la restriction de certains droits étant généralement prévue pour préserver la vie de la population lors des graves menaces.

 Pour ce chercheur, notre Etat étant largement défaillant, en voulant protéger la population du risque de cette pandémie, il peu l’exposerà mourir de faim par exemple.

« J’ai appris qu’il est décrété une mesure de confinement au Katanga. En vertu de son obligation de nous protéger y compris de cette pandémie, l’Etat congolais doit prendre toutes les mesures qu’il va juger nécessaires et surtout efficaces pour arriver à contrôler cette pandémie. Mais en RDC, un Etat déjà assez faible, cette mesure de confinement peut produire des conséquences inattendues. Notre Etat n’a pas la possibilité de nourrir chacun de nous ou même de donner de l’eau à boire à chacun. Dans notre contexte, un confinement général c’est une mesure très difficile à envisager. Malheureusement, l’Etat peut être amené à les prendre. Le paradoxe est qu’en voulant sauver la population du risque du covid 19, il peut entrainer d’autres pertes en vies humaines dues à la faim, parce que les gens n’auront plus de quoi survivre, faute pour l’Etat d’en avoir la capacité. Ca créerait une situation terrible, où en voulant éviter la mort, on la créerait autrement », explique Richard Ndekeninge.

Il indique que dans pareille situation, la responsabilité de l’Etat peut être engagée sauf si l’Etat prouve qu’en prenant cette mesure il a sauvé plus de vies que celles perdues et qui sont la conséquence de sa mesure, selon le principe de proportionnalité.

Emma Kateri

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