Depuis la reprise hésitante du trafic routier entre la ville de Butembo et celle de Goma via la Route Nationale 4, les transporteurs dénoncent une situation de double imposition qui affecte gravement leur activité. En effet, les marchandises à destination des zones sous contrôle du groupe rebelle M23 ou en transit subissent une taxation s’apparentant à des frais de douane. Julienne Muhima nous en parle
A titre d’exemple, une moto neuve en destination du Sud de Lubero pour y être vendue est déclarée à plus au moins 50 dollars au guichet des rebelles du M23 à l’entrée de Kirumba, témoigne un revendeur local. Cette surcharge fiscale impacte directement les coûts de transport, entraînant une hausse des prix pour les clients finaux, affirme Monsieur Gaston Musubao, président de l’Union des Transporteurs des Véhicules (UPV).
« Dans la partie contrôlée par le gouvernement, nous payons des taxes. Et dans la zone sous contrôle du M23, nous payons également de nombreuses taxes. Vous pouvez donner à un chauffeur jusqu’à 80 dollars, mais cela dépend de la marchandise que vous transportez. S’il y a beaucoup de marchandises, cela signifie que vous paierez davantage. Dans la zone contrôlée par les rebelles, nous payons 5 dollars par véhicule, en plus des frais liés à la marchandise transportée. Nous appelons le gouvernement, particulièrement dans les zones sous son contrôle, à nous aider à réduire ces taxes, car plusieurs d’entre elles sont perçues de manière illégale. Nous demandons également au gouvernement de reprendre le contrôle des zones sous le pouvoir des rebelles afin que cette situation cesse. »
Pour rappel le trafic entre Butembo et Goma a repris quelques semaines après que Kirumba est passée sous le contrôle du M23 le 29 juin dernier Les voyageurs combinent désormais le transport en voiture et en moto pour atteindre Goma sans nécessairement devoir passer la nuit en chemin, comme autrefois. Les voyageurs empruntant cette route se rendent en voiture jusqu’à la barrière de Kibumba, située à proximité de Goma, avant de poursuivre leur trajet en moto. Les FARDC ont installé une barrière à cet endroit. Les voyageurs témoignent qu’il n’y a plus de convois obligatoires dans le Parc National des Virunga, une pratique qui était auparavant en vigueur pour des raisons de sécurité.
Cette reprise du trafic a permis de réduire significativement les coûts de transport, passant d’environ 150 dollars à seulement 50 dollars pour ce trajet, comparativement à l’itinéraire alternatif passant par Kasindi, l’Ouganda et le Rwanda.
Georges Kisando Sokomeka
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