Nord-Kivu/Journée des peuples autochtones : la forêt, supermarché des pygmées, est occupée par les groupes armés et les exploitants (PREPPYG)

Les populations pygmées n’ont plus accès à leur milieu de vie suite à l’insécurité notamment en territoire de Beni, province du Nord-Kivu et en territoire de Mambasa, province de l’Ituri. C’est un regret de Monsieur Kakevire Butelezi, Coordonnateur de l’Association Paysanne pour la Réhabilitation et le Promotion des Pygmées, PREPPYG.

C’était à l’occasionlundi 9 août 2021  de la journée internationale des peuples autochtones. Les pygmées sont en déplacement perpétuel suite à l’insécurité déplore Kakavire Butelezi.

« Les milieux de vie des pygmées surtout en territoires de Mambasa et Beni, ils ont été chassés suite à l’insécurité. Les pygmées ne se sentent à l’aise que lorsqu’il est dans la forêt. La forêt c’est son supermarché.  C’est de là qu’il tire à manger, les médicaments et toute sa culture c’est en rapport avec la forêt », explique-t-il.

Autre cause de cette situation d’errance des pygmées, l’accaparement de leur terre.                                                       

« Les hommes forts achètent des hectares des forêts à l’insu des occupants  et les pygmées se réveillent un petit matin sans terre. Il y a aussi les mauvaises pratiques culturales avec l’agriculture sur brulis. On brule la forêt pour produire de la nourriture sur de la cendre en croyant que la terre est fertile. Après une saison on se rend compte que tel n’est pas le cas et on a tendance à se déplacer pour couper  une nouvelle forêt et dans tout ça, c’est le pygmée qui en pâtit », déplore Kakevire Butelezi.

Grâce au PREPPYG, les pygmées et les bantous  cohabitent pacifiquement en territoire de Lubero dans des villages mixtes. Cette association les regroupe autour des centres d’intérêts communs, tel que les tontines agricoles, pour renforcer le mieux vivre   ensemble entre les deux peuples. Retenez que la journée internationale des peuples autochtones est célébrée sous le thème : Ne laisser personne de côté : les peuples autochtones et l’appel pour un nouveau contrat social.

Georges Kisando Sokomeka