Sécurité

Nord-Kivu : Muthendero n’est pas le cœur de la coutume Yira et la dernière attaque de ce site n’a pas fragilisé la communauté nande (Journaliste-Ecrivain Kahindo Muke)

Le pouvoir coutumier de la communauté Yira  n’a pas été fragilisé après la dernière attaque attribuée au combattants ADF du site de Mutendero, en chefferie de Bashu la nuit du 16 au 17 septembre. Christian Kahindo Muke,  journaliste, écrivain, cinéaste et  anthropologue auteur du documentaire « La Nation Yira », explique que c’est depuis belle lurette que le pouvoir coutumier est désacralisé dans le Grand-Nord pour plusieurs raisons. 

Christian Muke s’est abstenue d’étaler sur la place publique toute les causes de la fragilité du pouvoir coutumier chez  le peuple Nande de peur d’exposer la communauté. Il a tout simplement évoqué parmi ces causes, l’ascension des faux chefs coutumiers dans la cour royale.

« Je ne dirais pas qu’il y a eu fragilisation. Le malheur est que dans notre contrée  tout le monde veut parler de la coutume sans la connaitre. Nous devons faire attention, ne pas nous laisser faire comme communauté. Il faut écarter tous ceux dans la communauté ceux qu’on appelle  les parias, il faut les dénoncer car ces parias s’introduisent dans la cour, il y a cacophonie, tout le monde  veux se faire passer pour un chef coutumier, cela est un problème », explique le chercheur.

Christian Muke  révèle que  monsieur  KatemboKamali, gardien de coutume de la chefferie de Bashu, n’a pas été tué par des présumés ADF la nuit du 16 au 17 septembre sur la colline de Muthendero. Il a plutôt été achevé  loin du site coutumier, chez son oncle  où il était en deuil.

Pour Christian Muke, on  confère au site coutumier de Muthendero en chefferie de Bashu des attributs qui ne lui conviennent pas.

« La colline de Muthendero est pour la communauté Yira le site de référence pour le rite de l’abondance. C’est aussi le lieu de résidence des gardiens de coutume pour le clan de Basukali. D’ailleurs à côté de  Muthendero, à Vuhesi  il ya une véranda plus grande et symbolique  pour la communauté Yira », fait-il savoir.

Par ailleurs précise le chercheur, dans l’histoire de la communauté Yira, Muthendero n’est pas le site où se déroulent les rituels contre la guerre. Il s’agit des stratagèmes des individus  qui cherchent à falsifier l’histoire pour des raisons inconnues.

Il invite les  Yira à l’unité pour faire échec aux tueurs qui s’attaquent à cette communauté en provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

Le chercheur  qui met en doute la thèse de l’ADF dans certaines  des  dernières attaques  en chefferie de Bashu, évoquant un conflit de pouvoir. Il accorde la latitude à la justice pour éclairer l’opinion sur les auteurs de cet holocauste.

Georges Kisando Sokomeka

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