Nord-Kivu : « Protégez votre terre, priez en agissant », appel des Evêques de l’ACEAC et de la CENCO aux habitants de Beni

Messe de prière contre toute sorte de détresse. Elle a été dite ce dimanche 17 janvier 2021 à l’esplanade de la paroisse Sainte Thérèse d’Avilla de Beni-cité par la délégation de la Conférence épiscopale nationale du Congo, CENCO et de l’Association des Conférences Episcopales de l’Afrique centrale, ACEAC. A la présidence, Monseigneur François-Xavier MAROY RUSENGO.

Il a fait entendre que c’est toute l’Eglise qui est en souffrance à cause du désastre de Beni. Pour combattre cette situation qui n’a que trop duré, l’Archevêque métropolitain de Bukavu a prêché la résistance pacifique. Monseigneur François-Xavier MAROY RUSENGO s’est interrogé pourquoi c’est à l’approche de la période de récolte du cacao que les massacres s’accentuent. Il a condamné la duplicité de certains fils de la contrée qui collaboreraient avec les égorgeurs.

C’est à ce sujet qu’il a prêché que celui fait manquer la paix aux autres est aussi malheureux. « Nous devons tout faire pour construire la paix. Le jugement de chacun se fera en langue maternelle », a prêché Monseigneur MAROY qui invite à des actions concrètes contre l’ennemi. « Nous avons eu l’information ici selon laquelle c’est au moment que vous vous apprêtez à récolter le cacao que les massacres s’accentuent. Des gens qui viennent récolter là où ils n’avaient pas semé. Si vous aviez la vraie paix, aujourd’hui Beni aurait déjà franchi des bons pas dans le cadre de se développer. Celui qui trouble la paix met aussi des obstacles au développement. Alors entre nous, si nous nous accordons à marcher ensemble, cet ennemi là qui vient de l’étranger n’aura plus de place parce que ici, c’est chez nous. Dieu nous avait créés pour avoir cette terre. Faisons des efforts pour protéger chez nous jusqu’à la fin du monde. Au cas où l’ennemi tentait de s’en prendre à nous, voyons comment le gérer et vainquons le », a exhorté Monseigneur MAROY.

Au cours de la même messe, le Président de l’ACEAC a expliqué aux fidèles que cette structure des Evêques fera de son mieux pour dire aux dirigeants des pays des Grands-Lacs qu’ils doivent concourir à la paix. « Il est question même de dire aux voisins ‘‘attention, si vous voulez qu’on vive en paix, restez là où vous êtes’’. Ça aussi c’est le message de l’Eglise parce que c’est le message de justice, parce que c’est le message de concorde et d’entente entre les fils et les filles qui n’ont pas choisi là où ils sont mais qui ont reçu cela comme un don de Dieu. Et si nous sommes un don de Dieu, nous devons aussi l’être pour les autres. Et nous attendons que les autres soient un don de Dieu pour nous », avertit Monseigneur Marcel MADILA.

Pour sa part, le vice-Président de la CENCO a fait entendre que les cœurs des Evêques saignent au regard de la situation que vit Beni. Monseigneur José MOKO EKANGA a laissé entendre que Beni mérite mieux que d’être réputé comme berceau de l’insécurité. « Beni doit avoir sa vraie image de producteur du cacao et du bois de qualité ou encore d’un territoire congolais qui a le parc des Virunga. Nous ne laisserons pas tranquilles les gouvernants tant qu’il n’y aura pas de paix à Beni. Pour y arriver, nous devons prier et agir », a encouragé l’Evêque du diocèse de Idiofa.  « Priez, priez et priez encore. Priez sans cesse. N’abandonnez pas la prière. Et je voudrais vous dire que la prière n’est pas une évasion. Celui qui prie doit avoir les deux pieds sur terre et les deux mains élevées vers le ciel. Celui qui prie ne doit pas se résigner. Au contraire, il doit dire ; ce qui se passe là c’est mauvais, il faut que ça cesse ; celui qui prie doit agir. Il y a un lien entre la prière et l’action. Je dirais même, la prière est une action », a résumé le vice-Président de la CENCO. Quelques centaines de fidèles ont pris part à cette messe. Vingt-cinq prêtres l’ont concélébrée.

Patient Akilimali

Tiré de  www.diocesebutembobeni.org)

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