Nord-Kivu: Sur 80 condamnations aux dommages et intérêts, les victimes des violences sexuelles n’ont bénéficié d’aucune réparation (Me Pétillon)

Il faut créer un fonds de réparation en faveur des victimes des violences sexuelles. C’est l’une des recommandations formulées par Me Kamavu Pétillon, dont les recherches ayant abouties à la thèse de doctorat en droit qu’il a défendu début 2020 à l’université de Kisangani, révèlent que les décisions de justice en matière des violences sexuelles ne sont pas exécutées en ce qui est de dommages et intérêts pour les victimes.

 En marge de la journée mondiale contre les violences sexuelles en temps des conflits armés, La Voix de l’UCG a rencontré Me Kamavu Pétillon, Docteur en droit, spécialiste et des violences sexuelles et avocat au barreau de Goma.

Il estime que « les victimes devraient de manière juste, avoir réparation des dommages causés par les actes qu’ils subissent. Or, leurs bourreaux ne leurs paient pas des dommages et intérêts auxquels ils sont condamnés, faute des moyens ou d’un suivi conséquent dans l’exécution du jugement.»

D’où, propose Dr Kamavu Pétillon, l’Etat devrait créer un fonds en faveur des victimes. « Que l’Etat mette en place un fonds de réparation en faveur des victimes des violences sexuelles, à l’instar du fonds de réparation de la cour pénale internationale. On devrait cependant adapter ce fonds à la réalité congolaise. Les auteurs eux même pourraient participer au financement de ce fonds. Nous avons proposé qu’on organise un service pénitentiaire, où les auteurs des violences sexuelles vont entreprendre des travaux qui peuvent renflouer les caisses de l’Etat. Par exemple des travaux de champs comme cela se fait dans d’autres pays… ».

 Me Pétillon indique que les victimes, pour échapper à la stigmatisation, et face à une justice qui ne garantit pas la réparation, privilégient la voie de la conciliation pourtant inopérante en matière des violences sexuelles. Un obstacle donc pour l’accès à la justice pour ces victimes.

Dr Pétillon Kamavu indique qu’il y a plusieurs autres obstacles qui éloignent la justice des justiciables victimes des violences sexuelles et appelle l’Etat à peser de tout son poids pour éradiquer le fléau des violences sexuelles.

Emma Kateri

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