Pape en RDC : la visite de Saint Père à Kinshasa une couverture diplomatique supplémentaire pour attaquer le Rwanda-M23 (Prof. N, Mughendi)

L’arrivée du Pape François est une opportunité pour le gouvernement congolais d’ouvrir la guerre contre les pays qui l’agressent avec une assurance d’être moins critiquée. C’est la lecture contextuelle du Professeur Nissé Mughendi, expert en relations internationales et spécialiste des questions de paix et sécurité.

L’arrivée du Pape en RDC après un report est une victoire diplomatique non négligeable, fait savoir Nissé Mughendi. La visite du souverain pontife est très symbolique au regard de la double casquette de François.  D’abord comme président du Vatican, l’un des Etats les plus influents au monde et Chef de la puissante Eglise Universelle. Il revient au gouvernement congolais de tirer profit de cet espace de visibilité extérieur sur ce qui se passe en RDC.

« C’est une opportunité que le pays peut exploiter pour attirer l’attention du monde entier sur justement   la situation dont elle est victime. En plus de la victimisation, elle devrait maintenant passer à une position d’acteur qui se défend, en ayant bien sûr toute cette couverture diplomatique. C’est une bonne chose mais il faut maintenant l’exploiter et faire ce que l’on peut faire en étant sûr que l’on ne sera pas trop critiqué. La RDC peut faire la guerre et réagir à cette agression rwandaise en étant sûr qu’elle ne sera pas très critiquée. La visite du pape lui ajoute une couverture diplomatique supplémentaire », explique-t-il.

La rencontre envisagée avec les victimes des tueries de la partie Est du pays est une preuve de   sympathie du Pape envers ceux qui souffrent. Il l’a fait envers les ukrainiens, il était temps de parler des massacres de Beni visiblement oubliés depuis 2014.

« C’est une manière d’attirer aussi la sympathie diplomatique des autres puissances mais il est temps aussi que la RDC s’attire la sympathie militaire des autres puissances, vous voyez l’Ukraine se défend, elle s’attire des sympathies et les appuis du monde occidental, nous aussi, si on se plaint et on se bat sérieusement ou on ne contre-attaque pas celui qui nous dérange on ne va pas s’attirer des appuis militaires », ajoute l’expert en relations internationales.

Pour rappel, des victimes des tueries de Beni-Ituri, estimées à une dizaine sont déjà à Kinshasa pour rencontrer le Saint Père. A la tête de leur délégation, Mgr l’évêque du diocèse de Butembo-Beni.

Georges Kisando Sokomeka