« La RDC s’attache la corde au cou face au Rwanda dans un cessez-le-feu de façade » c’est en tout ce que pense Edgard Katembo Mateso, acteur politique et chercheur en philosophie politique. Il a ainsi opiné au lendemain de la réunion tenue à Luanda, la capitale angolaise, pour une nouvelle tentative de désescalade des tensions entre la RDC et le Rwanda. Des échanges qui ont longuement tourné autour de la neutralisation du FDLR, une milice hostile au régime de Kigali présente sur le sol congolais.
Pour ce chercheur, les conclusions de ces assises de Luanda sont décevantes car elles n’avantagent qu’une seule partie aux conflits, le Rwanda, au détriment de la RDC. Il fait observer que, du début à la fin, le Rwanda et le M23 n’ont été cités nulle part comme auteurs responsables des crimes « indescriptibles » commis au Nord-Kivu et de la déstabilisation de cette province.
« Ces assises qui prétendument devaient traiter la question de la guerre menée par le M23 soutenu par le Rwanda, il est surprenant de constater que la rencontre a paradoxalement tourné uniquement autour de la question des FDLR. Pire encore, la RDC dit avoir élaboré un plan de neutralisation de ces FDLR, lequel plan avait été déposé auprès du médiateur depuis le 26 avril 2024 et dont le Rwanda a soumis son analyse et ses observations depuis le 6 mai 2024. Est-ce donc à dire que c’est la RDC qui est fautive en gardant sur son sol les génocidaires FDLR ? De quels FDLR parle-t-on ? Pourquoi innocenter le M23 jusqu’à ce degré ? », s’interroge-t-il.
Ce dimanche 4 août 2024, le cessez-le-feu est censé débuter à minuit entre la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda et les FARDC au Nord-Kivu, note le communiqué final des assises du 30 juillet à Luanda. Cependant, l’AFC/M23 a déclaré dans un communiqué qu’il n’est pas automatiquement lié par les conclusions de réunions aux quelles il n’a pas été convié.
« L’AFC/M23 constate que les forces de la coalition du gouvernement de Kinshasa ont pris l’habitude d’utiliser les différentes trêves et cessations des hostilités pour se réorganiser et continuer l’épuration ethnique, leurs attaques contre le peuple martyrisé et ses défenseurs que nous sommes. »
Les États-Unis sont prêts à soutenir la mise en œuvre et la surveillance du cessez-le-feu, notamment par le biais des actions du mécanisme de vérification ad hoc angolais.
Elisha Kindy
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