L’UDPS, le parti présidentiel en République Démocratique du Congo, a relancé, il y a quelques jours, le débat autour de la révision de la constitution du 18 février 2006. Ce débat resurgit alors qu’une partie du territoire national est occupée par une rébellion soutenue par le Rwanda, ce qui exclurait une bonne partie de la population du référendum constitutionnel, estime le politologue Kahindo Muhesi.
Pour le professeur Kahindo Muhesi Augustin, enseignant de science politique dans plusieurs universités de l’Est de la RDC, si on organise un référendum pour la révision constitutionnelle en cette période d’occupation du Nord-Kivu, une importante partie de la population congolaise en sera exclue, ce qui, d’après le politologue, violera le principe d’inclusivité reconnu à chaque élection ou référendum.
« Va-t-on organiser le référendum ? Au cas où on l’organiserait, quel impact ou comment cela pourrait-il se passer alors qu’il y a une partie du territoire qui est occupée par la rébellion ? C’est ça justement un problème majeur. En principe, une élection doit être inclusive, un référendum doit être inclusif, et par inclusivité je vois le fait qu’aucune catégorie d’acteurs ne devrait être exclue. Et pour le cas échéant, justement, si on devait le faire en cette période où une partie du territoire national ne serait pas contrôlée par le gouvernement, il est clair qu’une grande partie de la population serait exclue. Ce qui aura violé les règles de l’art, les règles à la matière, les règles ou les critères d’un bon référendum. »
Au cours d’un échange avec les militants de sa famille politique, dimanche 29 septembre dernier, le secrétaire général et président intérimaire de l’UDPS a publiquement déclaré que la révision constitutionnelle n’est pas quelque chose de mauvais. Monsieur Augustin Kabuya explique, entre autres raisons, le temps jugé long pour la formation du gouvernement afin de commencer un mandat présidentiel. Selon lui, le mandat présidentiel de cinq ans n’est que théorique, alors que dans les faits, ce mandat est réduit à trois ans.
Félix Tshisekedi lui-même s’était déjà exprimé sur cette question. En mai dernier, devant la diaspora congolaise à Bruxelles, il avait indiqué qu’il mettrait en place « une commission nationale multidisciplinaire qui sera appelée à réfléchir sur la manière de nous doter d’une constitution digne de notre pays. »
Jackson SIVULYAMWENGE
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