RDC : d’éventuels facteurs ayant favorisé la déchéance du ministre de l’économie
La déchéance du ministre congolais de l’Economie, Jean Marie Kalumba, mercredi dernier par l’Assemblée nationale, aurait été favorisée par deux principaux facteurs, à savoir : le contexte pré-électoral et un éventuel malaise au sein de l’Union sacrée. C’est en tout cas l’analyse du Professeur Kahindo Muhesi Augustin, doyen de la faculté des sciences politiques à l’Université catholique du Graben, UCG Butembo.
Critiqués de toute part pour leur faiblesse dans le contrôle parlementaire, les députés veulent, à travers cette destitution du ministre de l’Economie, se racheter en prévision de prochaines élections.
«Je pense que, compte tenu du contexte pré-électoral, les députés se disent, bon essayons de faire quelque chose parce que d’ici là, ils vont pouvoir revenir vers les souverains primaires pour demander en fait leurs voix », analyse le Professeur Muhesi Augustin, politologue et Doyen de la faculté de sciences politiques à l’UCG.
Outre cela, poursuit-il, il pourrait également s’agir de l’expression d’un malaise encore latent au sein de l’Union Sacrée, plateforme politique qui soutient l’actuel Chef de l’Etat.
«Aussi, ça pourrait signifier en fait, le résultat d’un malaise au sein de l’Union sacrée, parce que, comme vous le savez, les acteurs politiques se liguent pour défendre les leurs. Vous avez vu par exemple lorsqu’il fallait faire le forcing à la CENI, comment les députés réunis autour de Félix Tshisekedi, ont été unis pour atteindre l’objectif. Et donc, il n’est pas exclu de penser aussi que, de plus en plus, il pourrait y avoir les frustrations au sein de l’Union Sacrée et que, effectivement, le fait qu’on est déchu le ministre, c’est une des manifestations de cette crise qui est encore latente», explique-t-il.
Après Jean-Marie Kalumba de l’Economie, il n’est pas exclu que d’autres ministres tombent, très prochainement, dans le filet des députés nationaux. Cela, au regard de plusieurs voix qui s’élèvent, trois ans après, pour évaluer l’action du gouvernement de Jean Michel Sama Lukonde.
De l’avis du Prof, il pourrait s’agir du ministre de la défense et de son collègue de l’intérieur, et ce, par rapport à des dysfonctionnements et l’échec même de l’état de siège.
Toutefois, conclut le politologue, tout va dépendre de la manière dont les membres de l’Union sacrée vont se ressaisir et interpréter cette action parlementaire, mais aussi cela va dépendre du degré de la cohésion au niveau interne.
Pour rappel, le ministre de l’Economie, Jean-Marie Kalumba, a été destitué de ses fonctions par le vote de la motion de déchéance, mercredi 30 mars à l’Assemblée nationale.
Sur un total de 368 députés nationaux qui ont pris part à ce vote, 277 ont voté pour la motion, 79 ont voté contre et 12 se sont abstenus.
Il est reproché à Jean-Marie Kalumba la montée vertigineuse des prix des biens et services sur le marché et le manque de clarté dans la gestion d’une enveloppe du gouvernement
Jackson SIVULYAMWENGE