Sécurité

RDC : intervention des troupes Kenyanes, il est facile d’inviter un Etat que de le faire partir (Prof Nissé M., BCEPS)

L’intervention volontaire de l’armée Kenyane à travers   la Brigade d’Intervention Rapide pour combattre les rebelles ADF à Beni suscite le débat. Le Professeur Nissé Mughendi Nzereka Directeur du Bureau-Centre d’Etudes sur la Paix et la Sécurité, BCPS s’interroge sur l’option prise par le pouvoir de Kinshasa. Faut-il la paix à tout prix ?

Pour ce chercheur  le désir le plus adent  de la  population c’est la paix. Il revient au chef de l’Etat de définir par quel moyen il aura à rétablir cette paix en choisissant ses partenaires. Ces derniers  doivent avoir des intérêts compatibles avec la stabilisation de la RDC, explique le professeur Nissé Mughendi. Il part du principe selon lequel aucun Etat n’est neutre.  Les Etats engagés agissant sous la bannière de la  brigade de l’ONU  sont  une mission multilatérale, c’est-à-dire engageant plusieurs pays. Et chacun d’eux poursuit ses intérêts.

« A l’intérieur de chaque mission onusienne chaque Etat  qui y participe joue la carte de ses intérêts. Dans quelle mesure est-ce-que que la RDC est sûre qu’il y aura un management sérieux pour neutraliser les intérêts des Etats qui interviennent ?», s’interroge le Prof Mughendi.

Il ajoute : « Idéalement le principe pour une opération  multilatérale c’est d’utiliser des Etats lointains, qui n’ont pas d’intérêts immédiats dans la zone. Mais lorsqu’un Etat choisit de recourir à des accords bilatéraux  il faut qu’il choisisse aussi des  Etats dont les intérêts sont compatibles avec  les siens propres », explique NisséMughendi.

Dans le cas de la RDC, ce spécialiste des questions sécuritaires de l’Est de la RDC, conseille au gouvernement congolais à ne recourir qu’à l’appui logistique des partenaires bilatéraux. Il reviendra pour ce fait aux  FARDC de mener la guerre car il est facile  d’inviter un Etat que de le faire partir.

« C’est bon d’inviter un Etat étranger à intervenir sur son domaine de souveraineté mais lorsque celui-ci découvre qu’il peut développer ses intérêts en restant en RDC, son retrait pourrait poser problème un jour », craint le politologue Mughendi.

 Retenez que l’entretien entre le Président Kenyan et son homologue Congolais a débouché aux accords dans le domaine de la défense et de la sécurité signés entre les deux parties.Et dans les semaines qui viennent les troupes kenyanes vont donc arriver en RDC pour appuyer les FARDC  afin de neutraliserrebelles ADF.

Georges Kisando Sokomeka

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